En décembre 2012, le calvaire d'une jeune étudiante indienne violée puis passée à tabac par plusieurs hommes dans un bus de New Delhi avait soulevé une vague d'indignation et d'émotion en Inde mais aussi au-delà des frontières du pays. En effet, le décès de celle qui fut surnommée « La fille de l'Inde » avait révélé au monde entier le véritable fléau que constitue les agressions sexuelles à New Delhi, d'ailleurs tristement surnommée la « capitale du viol », mais aussi dans de nombreuses autres régions du globe. La France, par exemple, n'est pas épargnée. Si l'on en croit le Haut Conseil à l'égalité entre les Femmes et les Hommes, 83 000 femmes auraient été victimes de viols ou de tentative en 2012 et 2013. En Suède, ce serait 60 000 viols qui seraient commis chaque année. Dans ce contexte, de plus en plus d'ingénieurs (professionnels ou non) développent des gadgets censés empêcher ces violences sexuelles.
Dernier exemple en date, un spray au poivre connecté et doté d'un appareil photo. Une start-up californienne vient en effet de mettre au point ce dispositif qui permettra aux femmes de se protéger d'éventuelles agressions. Baptisé The Defender, ce petit appareil, qui nécessite l'installation d'une application disponible pour iOS et Android, présente un double intérêt : il photographie l'agresseur avant de lui projeter une dose solution lacrymogène dans les yeux et/ d'émettre une alarme assourdissante. Par ailleurs, en cas de danger physique, le dispositif permet à son propriétaire de prévenir les autorités d'une simple pression. Les forces de l'ordre sont ensuite en mesure de localiser très rapidement la victime et son agresseur grâce aux coordonnées GPS du smartphone liée à The Defender. A noter que les concepteurs de ce nouveau gadget ont pour l'heure réuni plus de 220 000 dollars sur le site de financement participatif Indiegogo. Ils devront encore récolter la même somme avant de pouvoir se lancer dans sa conception.
Fin juillet, Herman Veestra, un Néerlandais annonçait avoir réuni, de manière participative, les 40 000 dollars nécessaires à la commercialisation de son dispositif anti-viol. Baptisé Safelet, il s'agit d'un bracelet connecté au smartphone du propriétaire via Bluetooth. En cas d'agression, la victime n'a qu'à appuyer sur deux boutons afin d'envoyer instantanément un message d'alerte à ses proches, aux forces de l'ordre et/ ou à la communauté Safelet. À noter que le bracelet permet également de géolocaliser son porteur. Estimé pour l'heure à 129 dollars, cet appareil connecté ne fonctionne toutefois qu'avec un smartphone sous Android ou IOS. Mais outre cette petite révolution technologique, d'autres dispositifs, plus ou moins expérimentaux, efficaces et convaincants ont été développés au cours de l'année écoulée pour éviter les agressions sexuelles.
Début juillet, deux étudiantes indiennes de 21 et 23 ans présentaient leur dispositif anti-viol. Directement implanté à l'intérieur d'un pantalon, le système envoie un signal de détresse au commissariat de police le plus proche en cas d'agression. Grâce à la géolocalisation, les forces de l'ordre peuvent ainsi intervenir rapidement. Estimé à moins d'un euro, le matériel est doté d'une batterie d'une autonomie de trois mois.
À l'été 2013, lassées du harcèlement de rue dont elles sont victimes chaque jour, les Chinoises avaient adopté un accoutrement original : le collant de poils. L'objectif : rebuter les éventuels agresseurs et autres pervers.
Mise au point fin 2013 et baptisée AR Wear (Anti Rape Wear), la culotte anti-viol a été conçue par deux Américaines afin, selon leurs propres termes, de protéger les femmes « lorsque les choses tournent mal » ou lors « d'un premier rendez-vous ». Les créatrice qui présentaient leur culotte anti-viol comme étant inarrachable et indéchirable expliquaient à l'époque avoir « développé ce produit afin que les femmes puissent avoir le pouvoir d'éviter les conséquences néfastes d'une agression sexuelle et pour qu'elles puissent avoir l'esprit tranquille en sortant en boîte, en faisant leur jogging ou en voyageant dans des pays qui ne leurs sont pas familiers ».
Excédés par la culture de harcèlement sexuel sévissant dans leur pays, trois ingénieurs indiens ont conçu en avril 2013 des sous-vêtements équipés de capteurs sensoriels et d'un circuit électrique. Capable de délivrer près de 82 décharges lorsqu'elle détecte une pression indésirable, cette lingerie est par ailleurs équipée d'un système GPS permettant d'envoyer une alerte aux parents ou à la police.
Si tous ces dispositifs sont assez récents, puisque développés au cours de l'année écoulée, dès 2005, le docteur sud-Africain Sonnet Ehlers s'inquiétait déjà de l'augmentation du nombre de viols, notamment lors des événements sportifs internationaux. Pour protéger les femmes et confondre les agresseurs, elle avait imaginé un préservatif anti-viol au procédé quelque peu barbare toutefois. Baptisé Rape-aXe (« hache à viol »), il était doté d'épines s'accrochant au pénis du violeur. Sans pour autant saigner, ce dernier ressentait une intense douleur s'il essayait de s'en libérer. Ce préservatif ne pouvait finalement être retiré qu'avec l'aide d'un médecin.