"Parler pour aider !"
Cela, c'est ce que souhaite faire Gwendal Marimoutou, révélation du télé crochet The Voice et des comédies musicales La groupie du pianiste et Résiste, d'après France Gall. Le jeune mélomane s'est exprimé à coeur ouvert sur le plateau toujours bienveillant de Faustine Bollaert. Afin de briser un tabou. Mais "parler" de quoi, au juste ?
Et bien, de l'agression sexuelle dont il a été victime.
À 14 ans, Gwendal Marimoutou a été abusé sexuellement par son professeur de chant, connu pour "une très très grande comédie musicale aux vingt ans d'existence".
Ce calvaire a duré sept mois. Pendant des années, le musicien a gardé le silence. Il éprouve de plein fouet un mécanisme bien connu des victimes de violences sexuelles, la sidération : "Je ne m'en veux de pas avoir dit non, je ressentais de la culpabilité...". La prise de la parole est finalement survenue, auprès de la brigade des mineurs.
En s'exprimant à coeur ouvert auprès de Faustine Bollaert, l'artiste désire partager un message d'espoir : "Quand on vit ça on rencontre des moments très sombres. Il faut s'accrocher. J'espère que les victimes comprendront que ces agressions ne les définit pas, qu'ils peuvent également réaliser leurs rêves, accomplir de grandes choses".
Etre victime de viol quand on est un homme, c'est loin d'être rare. Mais oser en parler l'est beaucoup plus.
Dans ses mémoires récemment parues, le leader de Sum 41, Deryck Whibley, témoigne d'une agression dont il aurait été victime. L'ancien manageur du célèbre groupe de punk rock, Greig Nori, serait l'agresseur. À l'époque des faits, Deryck Whibley avait 18 ans, et Greig Nori, 34. "on me poussait à faire quelque chose contre ma volonté...", a témoigné le chanteur, qui relate un "baiser forcé", une relation "d'emprise" et un rapprochement physique effectué "sous l’effet de l’ecstasy". Il développe sa prise de parole dans cet article.
Des stars comme celles-ci, qui abordent ce tabou, se comptent sur le doigt d'une main. On pense à l'acteur Oscarisé Brendan Fraser (La momie, The Whale), l'une des rares voix du mouvement #MeToo outre-atlantique. En 2018, l'acteur affirmait au magazine GQ avoir été agressé sexuellement par l'ancien président de la Hollywood Foreign Press Association (l'organisatrice des Golden Globes), Philip Berk, au Beverly Hills Hotel, au cours de l'été 2003.
On lui a dédié un long portrait à ce propos ici.
On pense surtout à la prise de parole de l'acteur afroaméricain Terry Crews. La star de la série Brooklyn Nine Nine déclarait en 2017 avoir subi une agression sexuelle, par "un prédateur puissant et très influent", et témoignait dans la presse : "Je l'ai laissé filer. Et je comprends maintenant pourquoi tant de femmes victimes d'agressions sexuelles n'osent pas parler. Car quand j'ai témoigné beaucoup de types ont rapidement dit des trucs du genre : Mec, tu es faible, tu aurais dû faire ça...".
CQFD. On pense à deux, trois, stars américaines, oui, mais aussi, pour les paroles francophones, à celle de Bouli Lanners, cinéaste et acteur Césarisé (pour La nuit du 12) et à Aurélien Wiik, de la série Munch, porte-parole du mouvement #MeTooGarçons. Un mouvement dont on reparle beaucoup trop peu aujourd'hui, et que l'on vous relate ici.
"Si vous êtes un enfant ou un adolescent victime de maltraitance, composez le 119. (Numéro Gratuit 24/24)", rappelle à juste titre Gwendal Marimoutou sur ses réseaux sociaux.