






"Il a mis sa main sur le dossier de ma chaise et a commencé à frotter son sexe sur ma main en soupirant de plaisir"
Voilà ce qu'a relaté Marion Séclin à Mediapart. Le site a dédié le vendredi 21 février une enquête à Franck Gastambide. Le cinéaste et acteur est accusé de violences par plusieurs femmes : violences sexuelles, physiques et psychologiques. Parmi les 6 femmes qui ont pris la parole jusqu'à maintenant, une seule a accepté de le faire de manière non anonyme - Marion Séclin, donc.
Actrice, vidéaste et militante féministe, qui s'est également exprimée ainsi auprès du média indépendant : "Franck Gastambide m'a dit : "T’as le même regard qu’une meuf qui suce, sauf que toi tu l’as toute la journée"..."
Ces faits remonteraient à 2013 et au tournage de l’émission de Canal+, Le Débarquement.
A l'époque, Marion Séclin est âgée d'à peine 23 ans.
Et aujourd'hui, une décennie plus tard, elle revient sur son témoignage, pour la première fois, à la télévision. C'est effectivement sur le plateau de Téva, face à l'humoriste Nicole Ferroni, et auprès de l'actrice Corinne Masiero, également connue pour son engagement féministe, que l'actrice brise le silence.
On l'écoute : "Il a d'abord frotté son sexe contre ma main en faisant un bruit désagréable..."
"Ensuite il m'a plaquée dans les escaliers"
C'est en ces termes que Marion Séclin revient sur ses accusations de harcèlement sexuel à l'encontre de Franck Gastambide. Et elle développe son témoignage...
"J'étais assez jeune à l'époque. Il m'a poursuivie toute la journée pour me faire ce qu'il appelait 'des blagues'... J'aimerais que toute cette génération de comédiens qui ont passés leur carrière à faire des 'blagues', poser leurs testicules sur le front d'une personne par exemple, comprenne que ce n'était pas normal"
Ces "blagues", dit-elle, constituent du harcèlement sexuel.
Et la comédienne ne s'arrête pas là.
"Je suis la seule personne à ne pas avoir témoigné anonymement, et je suis très fière de m'être exprimée. Bien sûr je comprends celles qui témoignent anonymement et je ne jugerais quelqu'un qui ne donne pas son nom", poursuit-elle encore à l'antenne de Téva. Les cinq autres femmes ont préféré conserver l’anonymat par peur de représailles.
Interrogée par Nicole Ferroni, Marion Séclin explique ne pas craindre de pressions ou de mise au ban professionnelle en conséquence de son témoignage. Elle assure évoluer dans un milieu antinomique à ce scandale.
Sa prise de parole doit faire office de sensibilisation et de prise de conscience collective.
Franck Gastambide dénonce quant à lui une campagne de calomnie et manipulation à son encontre de la part "d'ex compagnes", et aurait livré à Mediapart, précise-t-il sur ses réseaux sociaux “plusieurs dizaines de constats d’huissier de justice, de textos, de mails, de notes vocales et de nombreuses attestations de témoins”.