C'est un événement au sein du mouvement #MeToo.
Les actrices Agathe Pujol et Pauline Darcel accusent le metteur en scène lauréat de trois Molières et comédien de théâtre Philippe Caubère, de violences sexuelles répétées. L'acteur a été mis en examen pour agressions sexuelles, viols et corruption de mineur de plus de 15 ans, puis placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer une activité avec des mineurs et d’entrer en relation avec les victimes.
Leurs témoignages glaçants sont à lire dans les pages de Libération.
Viols, agressions sexuelles, emprise, voilà les accusations relatées par les comédiennes, qui expliquent que lors de certains des faits présumés, elles étaient encore mineures, et Philippe Caubère âgé de plus 60 ans (il en a aujourd'hui 75). Toutes deux s'expriment en vidéos. Elles expliquent qu'entre 2010 et 2022, elles auraient été violentées, et manipulées émotionnellement, et psychologiquement, par le metteur en scène. Alors même qu'elles étaient encore lycéennes.
Agathe Pujol : "C'est le premier homme à qui j'ai permis de me toucher. Mais il en a profité pour m'imposer sa sexualité pathologique. J’étais une gamine quand je l’ai rencontré, je n’avais aucun libre arbitre. Il a fait de moi sa chose...". Mais le témoignage de la comédienne ne s'arrête pas là.
Pour Agathe Pujol, tout commence par une lettre d'admiration envoyé au sexagénaire.
Ce dernier lui donne alors rendez-vous dans son appartement. La discussion aurait été strictement artistique. Mais les deux fois suivantes, Agathe Pujol aurait subi des attouchements. Avant qu'une relation d'emprise ne débute. A l'instar de Pauline Darcel, qui avait 16 ans lorsqu'elle a rencontrée le metteur en scène sur un tournage où elle était figurante. Avant que celui-ci ne l'invite au sein de son appartement et ne lui impose un baiser forcé. A cette agression sexuelle suivra "des pratiques sexuelles imposées".
"Cette relation de 12 années avec ce grand comédien a été un supplice. Et aujourd'hui encore je paye les préjudices de cette relation", témoigne Agathe Pujol. "Cette histoire me pèsera sur les épaules toute ma vie. J'ai besoin de témoigner à visage découvert aujourd'hui"
Et ce n'est pas tout...
Agathe Pujol accuse Philippe Caubère de l’avoir violé de manière répétée de ses 17 à ses 29 ans, mais également de l’avoir "fait violer" par des inconnus recrutés en ligne. Une accusation qui rappelle tristement le procès des viols de Mazan, ou calvaire de Gisèle Pelicot.
On l'écoute : "Ces viols, ils appelaient ça 'des plans'. La première fois, j'avais 18 ans, et il a fait entrer deux personnes. Sans m'expliquer vraiment ce qui allait se passer. En me disant que j'allais aimer que c'était toute une découverte pour moi... Il m'a demandé de m'agenouiller dans son salon, et là ces deux personnes se sont approchées de moi"
"Tout le monde savait... Mais la défense de Caubère sera de dire que si je suis restée douze ans, j’étais forcément consentante"
Un témoignage accablant qui a beaucoup fait réagir.
"Désolé de tout ce que vous avez vécu, merci de prendre la parole, on vous croit et vous êtes légitime", "mais quel enfer soutien a vous et merci pour votre courage", "On voit le dégoût sur son visage ! On voit l’horreur dans ses mots ! La forme de sa bouche décrit parfaitement l’horreur qu’elle a pu vivre. C’est terrible ! Tout mon soutien !", peut-notamment lire sous cette vidéo à retrouver sur les réseaux sociaux de Libération.