"Une acné virulente"
Ca, c'est le joli cadeau que Margaret Qualley a reçu après le tournage du film d'horreur choc The Substance, sorte d'improbable croisement entre le body horror de Brian Yuzna, le film Barbie de Greta Gerwig et la comédie noire La mort vous va si bien. Elle s'en serait volontiers passée, mais quoi de plus logique que de voir son corps bouleversé par une oeuvre qui le malmène à ce point ? Car The Substance met en scène des corps métamorphosés, déformés, transfigurés... Et Qualley l'a subi de plein fouet.
Et oui, car au podcast Happy Sad Confused, celle qui incarne une jeune Demi Moore dans le film de Coralie Fargeat explique être repartie cette expérience avec... Des boutons plein la figure. En l'état, une réaction littéralement épidermique aux nombreuses prothèses qu'elle a du porter lors des séquences les plus... Et bien, dégueux.
Son témoignage est à la fois drôle et terrifiant...
Au micro du podcast, Qualley relate : "À la fin du tournage, quand ils ont filmé ma jupe pour le générique de début, et qu’il y avait comme des palmiers tout autour et qu’ils faisaient tous ces plans larges en contre-plongée, c’est juste parce que mon visage était totalement détruit". Un souvenir qui l'air de rien hante l'actrice.
"Ils ne pouvaient plus filmer mon visage !", s'exclame-t-elle encore. "D'ailleurs pour le film que je tournais en parallèle, Kinds of Kindness de Yorgos Lanthimos avec Emma Stone, nous avons utilisé mon acné personnelle en guise de maquillage ! C’était juste mon acné due aux prothèses de The Substance ! Au final, je me suis dit que ça tombait plutôt bien !".
C'est drôle, mais également un brin éprouvant, car comme le rapportent nos confrères de Première, l'actrice a mis pas moins d'un an à se remettre de ces marques bien visibles sur son visage. La manière dont elle en parle est très décomplexée : la star semble s'exprimer à l'unisson du mouvement de la skin positivity, le body positive qui a trait à l'acné, notamment, et qui tend à envoyer valser tous les complexes et la honte autour des imperfections de la peau. C'est très libérateur.
Et cela permet de rappeler que les complexes liés aux corps constituent le coeur de The Substance. Comme lors de cette séquence dramatique où le personnage de Demi Moore ne cesse de se remaquiller et démaquiller, repoussant sans cesse son départ pour un date, auquel elle ne participera jamais. On peut voir une allégorie de la dysmorphie corporelle, ce trouble qui concerne tellement de femmes, et que nous éclairons pour vous auprès d'une experte dans cette longue interview.
Et puis, derrière le film, se déploie toute la vie de Demi Moore.
De son hyper sexualisation dans les années 90 (comme cette fois où elle a du effectuer un strip tease en pleine émission, rappelez-vous de ces images hallucinantes) où, au tout début des années 2000, quand certains jugeant l'actrice trop âgée pour déambuler en bikini sur la plage, aux côtés de Cameron Diaz, Lucy Liu, Drew Barrymore. "Quand j'ai porté un bikini pour le film Charlie's Angels 2 il y a 20 ans, on m'a reproché de ne plus avoir l'âge adéquat pour ce rôle". Une scène culte qu'on vous rapporte ici.
En guise de revanche, 20 ans plus tard, Demi Moore se dévoile en tenue d'Eve dans The Substance, frontalement, un geste intime et politique qu'on vous partage dans cet article, qui nous permet d'expliquer pourquoi cette scène de nu très audacieuse à 62 ans est une très grande séquence féministe.