En plein débat sur la réforme des rythmes scolaires, Vincent Peillon a lancé un nouveau pavé dans la mare dimanche 24 février sur BFM TV en affirmant que les vacances d’été devraient être raccourcies et divisées en deux zones. Une déclaration du ministre de l’Education nationale, qui a pourtant précisé que les discussions ne devraient débuter « qu'en 2015 », dans l'ensemble mal accueillie.
Selon Vincent Peillon, cette annonce, qu'il a nuancée en évoquant un « modèle idéal prôné par tout le monde » mais très difficile à mettre en place, s'inscrit dans la continuité de sa réforme controversée des rythmes scolaires : puisqu'il compte alléger les journées des élèves, il lui faudra sans doute compenser en raccourcissant les congés d'été. À terme, l'objectif est d'atteindre 37 ou 38 semaines d’enseignement par an (contre 35 ou 36 actuellement) afin d’approcher le modèle des voisins européens, notamment l’Allemagne qui impose 40 semaines de cours. Une refonte du système scolaire qui pourrait permettre, selon le ministre de l'Education nationale, d’améliorer l'apprentissage des jeunes en respectant davantage leur rythme biologique.
Xavier Bertrand a dénoncé une annonce sans concertation, un argument soutenu par François Fillon qui a déploré, lors de son passage au JT de TF1 le soir-même, une « improvisation, l'absence totale de concertation ». Chez les syndicats d'enseignants, le constat est similaire. Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, a déclaré au Parisien : « Je ne sais pas si c’est une annonce, mais, sur la méthode en tout cas, je suis surpris. On a déjà un projet pas abouti de réforme des rythmes scolaires de la journée et de la semaine, et voilà que le ministre avance une nouvelle proposition sur l’année ! C’est ajouter de la confusion à la tension. »
Si la FCPE, principal syndicat de parents d’élèves, a applaudi la nouvelle, les professionnels du tourisme sont eux aussi plus circonspects. Sur France Info, Didier Arino, directeur du cabinet Pro Tourisme, met en garde contre un zonage limité des vacances qui ne permettrait pas d’étaler les congés d’été sur juillet et août. Il craint dans ce cas de figure une envolée des prix des locations puisque la demande serait concentrée sur une période plus courte. Il a également évoqué le manque à gagner des professionnels du tourisme en cas de saison raccourcie et les problèmes de pollution liés à la densité des départs sur les routes. Pour lui, la seule issue favorable à un changement des vacances estivales serait un étalement des congés des deux zones sur trois mois, de la mi-juin à la mi-septembre.
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