Passer de deux mois à six semaines : telle est la préconisation du ministre de l’Education nationale Vincent Peillon qui souhaite raccourcir les vacances scolaires estivales. Autre évolution désirée : voir leur répartition géographique se simplifier et ne plus se faire que sur deux zones. En pleine polémique sur la réforme des rythmes scolaires, le ministre a ainsi tenté de porter le débat sur le casse-tête de la durée des vacances scolaires et plus généralement de la durée de l’année scolaire en France. Alors qu’elle s’étale dans l’Hexagone sur 35 semaines, dans d’autres pays elle est répartie sur 40 semaines. « Il faut aller progressivement (à) 37-38 » semaines, a estimé M. Peillon, interrogé par BFM-TV, qui souhaiterait voir un modèle d’alternance entre des modules de sept semaines de cours « au plus » et deux semaines de vacances. « Et puis, sur l'été, nous devons être capable d'avoir un zonage, deux zones et (...) six semaines » de vacances, a-t-il ajouté, jugeant que « c'est suffisant ». Une proposition d’ores et déjà contenue dans un livre sur la refondation de l'école publié par le ministre et qui pourtant a provoqué un tollé. « Sans aucune concertation, il balance ça comme ça», a immédiatement critiqué l’ancien ministre Xavier Bertrand (UMP) sur LCI. L’ancien Premier ministre François Fillon a quant à lui dénoncé sur TF1 « l’improvisation » du gouvernement sur « un sujet important » qui mérite selon lui une concertation.
« Quand vous voyez la difficulté sur les rythmes scolaires à passer à 4,5 jours, c’est un sujet dont on commencera peut-être à discuter en 2015 », a précisé le ministre, conscient des blocages qu’il pourrait probablement rencontrer. « C’est très compliqué. Il faudra une très longue concertation (…) Il faudra changer les habitudes de beaucoup de gens, faire travailler plus les professeurs, donc il y aura des questions de moyens », a-t-il par ailleurs ajouté. Et de souligner que cela « va obliger à revoir les examens, et en particulier le fameux baccalauréat, qui occupe les locaux d'un certain nombre d'établissements très tôt dans le mois de juin ». D’ailleurs, interrogé par l’AFP, Matignon a confirmé que « cette piste n’était pas à l’ordre du jour actuellement et qu’elle sera peut-être évoquée après 2015 », lorsque la réforme de la semaine de 4,5 jours sera achevée. En pleine tourmente des rythmes scolaires, le ministre marche sur des œufs. Mais il l’a assuré sur BFM-TV : « [Il a] une certaine persévérance ».
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