
"On me dit d'aller me rhabiller !"
Dans les pages de Ouest France, une voix engagée retentit : Barbara Pravi, la Révélation féminine aux Victoires de la Musique 2022, s'est effectivement confiée sur le slut shaming et plus globalement la misogynie dont elle est victime. Des commentaires sinistres qui ont trait à ses danses durant ses concerts, au choix de ses tenues, mais surtout... Au sexisme trop ordinaire.
"J'ai déjà reçu des commentaires sexistes oui", confie-t-elle au journal hexagonal. Avant de détailler le contexte : "Dans mon spectacle, je porte une tenue à un moment où j’ai des bouts de ruban adhésif sur mes seins, sous ma robe transparente... Et à chaque fois, je reçois des insultes sur les réseaux sociaux..."

Mais cela ne s'arrête pas là pour l'artiste...
Barbara Pravi est victime de slut shaming, en vérité.
Cette grande chanteuse française dénonce les attaques sexistes subies en réaction à ses tenues portées sur scène lors de ses concerts : "À chaque fin de concert, je reçois des messages d’insultes et de reproches pour me demander de me rhabiller. Mais pour moi, l’œuvre artistique passe par le corps tout entier, la voix, la danse… C’est un ensemble qui s’exprime", témoigne-t-elle.

Et cette manière de juger, commenter et insulter une femme, en fonction de tenues considérées comme trop "légères" ou trop sexy, et de présumer la plupart temps de sa sexualité, en employant insinuations et lexique jamais très loin des noms d'oiseaux, c'est du slut shaming.
Ce "phénomène"-là, qui se cristallise en ligne, alimente la pensée misogyne, et masculiniste, une chanteuse comme Sabrina Carpenter en est régulièrement victime. Si l'artiste américaine choisit plus ouvertement d'adopter une attitude se jouant volontiers de la sexualisation au féminin, elle attise cependant une haine disproportionnée à chaque chorégraphie trop osée ou suggestive pour les esprits chastes, tenue considérée comme trop légère (elle a adopté la lingerie comme costume de scène) ou gimmick.
Les remarques les plus déplacées démontrent combien le "slut shaming" n'est jamais si éloigné de la culture du viol, cette manière d'euphémiser les violences sexuelles et à travers elles, les violences sexistes. Cela a également trait à l'hyper sexualisation des femmes par le regard masculin.

En l'occurrence ici, à travers la parole de Barbara Pravi, les seins des femmes.
"Dans la vie, on nous fait souvent croire qu’on est libres mais on voit bien que si on ne rentre pas dans une norme, on nous le reproche", dénonce encore la chanteuse, qui tacle cette sexualisation et surtout ce jugement prononcé envers le corps des femmes.
Une artiste qui revendique plus que tout sa profonde liberté, n'en déplaise à certains regards malveillants.