






"Pourquoi être toujours à moitié à poil ?", "Quand le manque de fond est comblé par le manque de tissu", "On peut être sexy en gardant du tissu sur soi !"
Ces réactions virulentes s'expriment par centaines sous les images d'un concert événement, partagées le média Brut : celui de Sabrina Carpenter à Bercy. Chanteuse devenue l'espace de quelques années à peine, et d'autant plus depuis le succès de Expresso (son hit), une icône générationnelle, empruntant autant aux pin up d'antan type Betty Boop qu'aux emblèmes pop à la Britney ou Madonna, Sabrina Carpenter est un phénomène culturel absolu, on vous explique pourquoi ici.
Et qui sur scène délivre, cela s'est encore vu, un show unique, très chorégraphié, très mis en scène, spectaculaire, glamour, millimétré, toujours irrévérencieux, coloré, et parcouru... De ses garde robes dont elle seule a le secret. Lingerie, dentelles, corsets, ode à Victoria's Secret. Des tenues auxquelles elle confère un sens empouvoirant et décomplexant : on vous en parle ici.
Mais ceux, et aussi celles, qui découvrent Sabrina Carpenter, depuis son concert à Paris, sont venus l'inonder de messages sexistes, misogynes, et alarmants...
"Dommage d'apprendre aux femmes à être sexy pour gagner de l'argent", "elle doit se déshabiller pour remplir les caisses", "la tenue ne sert pas la cause des femmes", "Pourquoi il faut toujours se déshabiller", "Elle comble sa faible voix par sa vulgarité et sa nudité"
Voilà le flot de commentaires que l'on peut lire, émanant d'hommes, mais aussi, et c'est plus triste encore... De femmes. Vraisemblablement étrangère à la direction artistique de Sabrina Carpenter, mâtinée de dérision, de sexualité décomplexée, de jeu constant avec les codes de la féminité. Un flagrant manque de sororité qu'on ne peut que fustiger.
A lire tout cela, on a l'impression que Sabrina Carpenter arpente la scène parisienne en tenue d'Eve. Alors qu'elle ne fait qu'arborer ses tenues de scène : porte-jarretelles, bas résilles, lingerie colorée ou noire, collants, body corset, dentelles à souhait, ensembles décolletés, dessous très fins. Comment expliquer que ces images scandalisent encore en 2025 ?
C'est évident : on assiste face à ce flux de commentaires d'un autre âge à du slut shaming ! Le fait de juger une femme, compte-tenu de ses attitudes, tenues ou propos considérés comme "sexualisants". Mais en vérité, depuis le début de son ascension, suite à la sortie de son sixième album, les détracteurs ont toujours accusé Sabrina Carpenter d'être trop "sexuelle". Pour ses tenues, ou les positions sexuelles qu'elle mime furtivement lors de l'interprétation de sa chanson, "Juno". Comme lors de cette séquence qui avait fait beaucoup réagir.
La jeune femme de 26 ans avait reçu tant et tant de réactions navrantes qu'elle avait réagit, auprès du magazine TIME : "C’est dommage que mon attitude soit LA chose à critiquer, car honnêtement, la chose la plus effrayante au monde est de monter sur scène devant autant de personnes ! La chose la plus effrayante ce n'est pas mes tenues sur scène mais de devoir performer comme si de rien n’était devant tout le monde"
"Si la seule chose qui m'aide à y parvenir est le fait que je sois à l'aise dans mes vêtements, alors je sais que c’est ce que je dois faire ! Mes fans sur Internet disent carrément par moments : 'je n’arrive pas à croire qu’elle bouge comme ça devant ses grands-parents !'... J'ai envie de leur répondre : vous savez, ils ne font pas attention à ça du tout"
On l'énoncait ainsi l'an passé déjà, sur Terrafemina : "Quand Billie Eilish se met aux pantalons larges et autres baggys pour contrer le regard des porcs sexistes, on l'insulte. Quand Sabrina Carpenter se réapproprie toute une garde robe glamour et vintage sur scène, on l'insulte. Mais quelle popstar peut donc prétendre échapper au sexisme le plus nauséeux ?"
"La chanteuse est la victime de discours que subissent bien trop souvent les chanteuses, que leurs tenues soient considérées comme trop exubérantes (hello Lady Gaga) ou trop légères (hello Miley Cyrus)"
Hélas, il semblerait que chez certain(e)s, le vinyle soit rayé.