
"Gardez votre Harry Potter les gars !"
On peut dire qu'elle est sans filtre, Nicola Coughlan. Egerie body positive, militante féministe et révélation de la Chronique des Bridgerton sur Netflix, l'actrice irlandaise a réagi non sans virulence à la dernière provocation de J.K Rowling. Depuis plusieurs années, J.K. Rowling n'est plus seulement connue pour son œuvre littéraire mais aussi pour ses propos transphobes.
Et récemment encore, le 17 avril, sur Twitter, l'autrice de la saga Harry Potter partageait à ses millions de followers son enthousiasme suite à une mesure primordiale : la décision de la plus haute instance judiciaire d’Angleterre concernant la définition juridique d’une "femme", excluant ouvertement et officiellement les personnes trans de l'équation.

Une annonce dramatique pour les femmes trans qui demeurent violemment stigmatisées et discriminées à travers le monde. JK Rowling réagissait à cela... En partageant un selfie, cigare et cocktail à la main. D'où le commentaire de Nicola Coughlan face à ces images : "Elle s'abaisse encore plus avec ce post... gardez votre nouveau Harry Potter, les mecs. Même avec une perche de trois mètres je n’y toucherais pas".
"Comme beaucoup, je suis profondément horrifiée par la décision rendue hier par la Cour suprême concernant les personnes trans. Voir une communauté déjà marginalisée être encore davantage attaquée et attaquée juridiquement est vraiment écœurant et révoltant, et voir des gens s’en réjouir est encore plus écœurant et révoltant".
Coughlan s'attaque ici à un débat très actuel : faut-il boycotter J.K Rowling et donc, l'univers Harry Potter ?

J.K Rowling accumule les polémiques. Doux euphémisme.
L'été dernier, lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, elle avait relayé les fake news de l'extrême droite italienne à l'encontre de la boxeuse algérienne Imane Khelif, "accusée" d'être un homme.
Pour la romancière, cela ne faisait aucun doute : la sportive était un homme, frappant violemment une femme au visage - sa rivale de ring. Elle avait dénoncé : "Une jeune boxeuse vient de se voir voler tout ce pour quoi elle s'est entraînée parce que vous avez permis à un homme de monter sur le ring avec elle".

Une participation de la part de l'autrice britannique à un cyberharcèlement massif, aussi misogyne que raciste, qui lui avait valu... Une plainte d'Imane Khelif.
Mais cela n'apaise pas J.K Rowling. Il faut dire qu'il y a deux ans déjà, elle expliquait dans le média britannique The Times : "le mouvement socio-politique insistant sur le fait que 'les femmes trans sont des femmes' est profondément misogyne, régressif, dangereux dans ses objectifs et autoritaire dans ses tactiques". Prise de position qui semble l'inciter à qualifier d'hommes... Des femmes. Telle Imane Khelif.
Face à cela, les féministes réagissent.

L'espace d'une publication Instagram, la journaliste Chloé Thibaud interpelle : "Peut-on être féministe et lire Harry Potter ?"
Et l'autrice d'émettre un débat controversé...

Chloé Thibaud dans son enquête pour La Pause Simone relaie notamment le témoignage d'une fan de l'univers Harry Potter, autrement dit une Potterhead, s'exprimant ainsi : "Je ne sais pas si je peux encore me considérer comme fan. Je ne peux pas dissocier la femme de l'artiste. Je ne le fais pas pour les hommes alors ce serait hypocrite d'accorder une exception à J.K Rowling"
Autre prise de parole : "En tant qu'homme trans, je n'en plus de voir les produits dérivés Harry Potter et la toute nouvelle série qui arrive sur HBO, à laquelle J.K Rowling a participé. Car elle a eu un impact néfaste sur les personnes trans. Mais je sais que c'est compliqué pour les gens de comprendre l'impact de leur consommation sur la vie des autres"

D'autres Potterhead encore partagent leur désarroi : "C'est déchirant de se sentir trahie et trompée par l'autrice, je sais bien qu'au fond la bonne attitude serait de me détacher définitivement de l'oeuvre", "Boycotter un agresseur c'est facile. Mais une femme ? Comment a-t-elle pu nous faire ça ? C'est un sacrifice de boycotter..."
On vous invite à lire l'intégralité de cette publication débordant de témoignages.
Mais ce n'est pas tout...

Alors que la romancière s'autorise toutes les provocations, le casting de la saga cinématographique Harry Potter s'exprime. Emma Watson ne cesse de rappeler son engagement en faveur de la communauté trans. Une photo devenue iconique de l'actrice trentenaire la dévoile les biceps bien en évidence, en train de pointer du doigt le slogan de son t shirt : "Trans rights are human rights".
"Les droits trans sont des droits humains", dans la langue de Molière.
En parallèle, Harry lui-même, Daniel Radcliffe, avait il y a quelques années pris position : "Les femmes trans sont des femmes. Toute déclaration contraire efface l'identité et la dignité des personnes transgenres et va contre tous les conseils donnés par les associations de santé professionnelles qui ont bien plus d'expertise sur le sujet que J.K. Rowling ou moi-même".