
La nouvelle a fait l'effet d'une bombe politique.
Alors que l'affaire Bétharram fait trembler François Bayrou et son entourage proche, sa propre fille aînée a révélé avoir été victime de violences alors qu'elle était mineure. Ses révélations apparaissent aux côtés d'autres victimes dans le livre "Le silence de Bétharram" publié le 24 avril par la journaliste Clémence Badault et Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes de Notre-Dame de Bétharram.
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Dans une interview accordée au journal Paris-Match le 22 avril, Hélène Perlant a témoigné de violences subies lors d'un camp d'été organisé par l'institution, alors qu'elle n'avait que 14 ans. Elle raconte :
Un soir, alors qu'on déballe nos sacs de couchage, [le père] Lartiguet me saisit tout d'un coup par les cheveux, il me traîne au sol sur plusieurs mètres et me roue de coups de poing, de coups de pied sur tout le corps, surtout dans le ventre.
Si Hélène Perlant, aujourd'hui âgée de 53 ans est "restée 30 ans dans le silence" et a affirmé n'en avoir pas informé son père à l'époque dans le but de "le protéger", le Premier ministre a été forcé de réagir publiquement à la nouvelle. Et sa prise de parole n'a pas été appréciée de tous.

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"Ça me poignarde le cœur", a réagit François Bayrou face aux journaliste mercredi 23 avril.
"En tant que père de famille, ça me poignarde le cœur (…). Qu’on ne l’ait pas su et que des dérives de cet ordre aient eu lieu, pour moi, c’est presque insupportable".

L'homme politique, en plein scandale, a toutefois tenu à préciser que sa fille n'était "pas le centre de l'affaire". "En tant que responsable public (…), c’est aux victimes que je pense", a-t-il déclaré, avant de poursuivre : "je ne veux pas les abandonner".
François Bayrou en a profité pour montrer qu'il s'interrogeait : "Pourquoi est-ce qu’on ne parle pas ? Pourquoi est-ce qu’on ne parle pas, dans les affaires de violences intrafamiliales ? Pourquoi est-ce qu’on ne parle pas, dans les affaires dramatiques d’inceste ? Pourquoi est-ce que les voisins ne voient rien ? Et pourquoi les victimes elles-mêmes ne disent rien ? Je vais vous dire, je pense que les victimes elles-mêmes veulent protéger leurs parents."

"Même tes enfants tu les as abandonnés". Sa prise de parole n'a pas convaincu tout le monde. Sur les réseaux sociaux, les internautes se sont déchaînés sur le Premier ministre.
Sous la publication du média Brut du 23 avril, les commentaires sont unanimement négatifs :
"Il savait !", "Il savait mais il voulait encore plus d'une carrière politique", "Il s'enfonce", "Y a rien qui va dans ce qu’il dit", "De quoi il parle lui, même pour sa fille il a une réaction aussi intense que algue dans l'eau stagnante. Imagines pour les enfants d'autrui".

Les internautes ont réagi spécifiquement aux propos de François Bayrou et ont montré leur indignation : "Pourquoi les victimes n'en parlent pas?" MAIS ILS ONT PAS ARRÊTÉS DE LE DIRE. À TOI SPÉCIFIQUEMENT!", ""presque" insupportable ??? Mais pardon ?!".
Pour rappel, François Bayrou sera entendu par la commission d’enquête parlementaire née du scandale de Bétharram le 14 mai. Depuis le début de l'affaire, l'homme politique nie avoir eu connaissance des agressions physiques et sexuelles dénoncées par 200 anciens élèves de l'institution.