Elle est née en 2009, juste après les grandes manifestations de Téhéran contre l’élection de Mahmoud Ahmadinejad, sous la plume de l’Iranien Amir Soltani et de l’artiste Khalil. Zahra, mère de famille de 52 ans, a perdu l’un de ses deux fils dans les violences, et la bande dessinée raconte sa quête pour le retrouver, de prisons en hôpitaux. D’abord apparue sur un blog, puis sur un album complet (Zahra’s Paradise en France chez Casterman, septembre 2011), Zahra, déjà très populaire, a fait sensation il y a quelques jours en déclarant sa candidature à la présidentielle qui se tiendra le 14 juin en Iran.
Cette annonce est intervenue au moment où le Conseil de gardiens de la Constitution rendait son verdict : sur les huit candidats désignés, pas une seule femme, malgré les six candidatures féminines déclarées. Zahra, militante pour la démocratie, a déclaré faire campagne pour l’abolition de la peine de mort, la libération de tous les prisonniers politiques, et l’égalité hommes-femmes. Son programme est relayé sur Internet via sa page Facebook, et sur les sites Vote4Zahra et United4Iran. Les Iraniens exilés se sont déjà largement approprié l’icône pour poser en photo avec le portrait de Zahra. Pour Amir Soltani, sa démarche est tout à fait justifiée, il estime que le régime iranien, depuis l’élection d’Ahmadinejad est devenu une fiction, alors « Pourquoi ne pas combattre la fiction par la fiction ? »
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