L'initiative a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Il y a quelques jours, Zara a sorti un nouveau produit qui n'est pas passé inaperçu. Un caddie de courses, ou plutôt un "chariot", comme l'a nommé la marque espagnole de prêt-à-porter, confectionné en tissu matelassé décliné en deux coloris : gris ou vert kaki. Des détails qui collent aux tendances du moment, et qui visent à attirer l'oeil d'une faune branchée sur ce dispositif pratique (il faut bien le dire) au concept écologique. Car il est inutile d'utiliser des sacs plastiques ou autres emballages polluants quand on trimballe son caddie.
Pourtant, l'accueil est loin d'être dithyrambique. Et en ligne, les remarques négatives pleuvent. En cause d'abord : le prix de l'accessoire. 59,95 euros, soit une somme rondelette quand on sait que les conditions de fabrication du label ne sont pas vraiment exemplaires, voire carrément désastreuses (Zara a été accusée de faire appel à des sous-traitants situés dans la province du Xinjiang, qui exploitent les Ouïghours, pour confectionnés ses produits, allégations que le groupe Inditex réfute fermement).
Et puis surtout, la catégorisation de l'objet sur le site national de la marque. Car voilà, plusieurs internautes ont relevé, captures d'écran à l'appui, que le fameux chariot n'apparaissait que... chez les femmes. Et non chez ces messieurs. Sous-entendu que les courses sont une affaire de gonzesses, comme aiment à nous appeler les hommes, les vrais, ceux qui ne font pas leurs emplettes en caddie ? Apparemment.
Sur Twitter, on s'indigne. Et à juste titre.
"Automne 2020. Zara vend un chariot de course. Seulement dans la section des femmes", écrit-on, quand d'autres font remarquer à l'enseigne qu'elle ne contribue qu'à "reproduire et renforcer les stéréotypes", ou encore "perpétuer les rôles de genre et la violence sexiste" en usant de "machisme". "Ce n'est pas une mauvaise idée", entame à son tour une jeune femme, avant de conclure, visiblement dégoutée, "mais on pense toujours que faire les courses est une affaire de femmes et non d'hommes". Un réflexe sexiste qui en dit effectivement long sur la philosophie de la marque - ou du moins de ceux (et celles ?) qui sont aux commandes.
En France, le problème a été rapidement réglé, puisque le chariot figure désormais dans les deux sections, "hommes" et "femmes". Reste qu'il est très dommage, en 2020, qu'un tel acteur du prêt-à-porter continue de véhiculer des clichés aussi réducteurs.