Contexte économique incertain, accélération du rythme de vie et détérioration de sa qualité, de plus en plus d’adultes sont victimes de troubles paniques ou de l’anxiété. Selon Edmund J. Bourne, psychothérapeute spécialisé dans le traitement des phobies et du stress aux Etats-Unis, « près d’un quart de la population adulte en souffrirait au cours de sa vie ». En effet, des réveils fréquents et sans raison au milieu de la nuit, la peur de faire un malaise en public ou de prendre le volant sont autant de signes de cette anxiété qui se manifeste sous diverses formes.
Si « agoraphobie » signifie « peur des espaces ouverts », ce trouble traduit surtout la peur d’avoir une attaque de panique. L’agoraphobe craint de se retrouver dans une situation à laquelle il lui serait difficile d’échapper. En outre, le phobique a également peur du sentiment de gêne : plus que l’attaque de panique incontrôlable, il redoute le regard des autres s’il venait à en avoir une. C’est la raison pour laquelle les lieux publics rassemblant des foules (supermarché, grand magasin, salle de concert), fermés ou confinés (tunnel, pont) ou les transports publics sont les principaux ennemis des agoraphobes, de même que le fait d’être seul chez eux.
Autre trouble anxieux courant, la phobie sociale. Elle se caractérise par la peur d’être jugé, gêné ou humilié dans des situations où l’on est observé ou tenu de réaliser quelque chose en public. Parmi ces phobies, la peur de s’exprimer en public concerne une part importante de la population, hommes et femmes confondus. Paradoxalement, elle touche les gens du spectacle, les conférenciers, les personnes dont le travail exige de faire des présentations en public, les étudiants qui doivent faire des exposés. D’autres phobies sociales, certaines classiques, d’autres plus surprenantes sont également très répandues dans la société. On peut ainsi citer la peur de rougir en public, d’être observé pendant que l’on travaille, d’utiliser les toilettes publiques, d’écrire ou de signer des documents en présence de tiers, la peur de la foule ou encore la peur de passer des examens.
Contrairement à la phobie sociale, la phobie spécifique ne suscite pas la peur d’être gêné en public, et, à la différence de l’agoraphobie ne s’accompagne ni d’attaque de panique spontanée, ni de la crainte d’en avoir. Appelées phobies spécifiques, ces craintes concernent un type précis d’objets ou de situations particulières. Il est donc relativement aisé de les contrôler par l’évitement. Parmi celles-ci :
La peur des animaux qui concerne souvent les serpents, les chauves-souris, les araignées, les abeilles, les chiens, etc. Ces peurs ont tendance à débuter dans l’enfance où elles sont considérées comme normales. Ce n’est que lorsqu’elles persistent à l’âge adulte et qu’elles perturbent le quotidien ou sont une cause de détresse importante qu’elles deviennent des phobies à part entière.
La peur de la hauteur ou acrophobie : il s’agit de la peur de se retrouver à un étage élevé dans un immeuble ou au sommet d’une montagne, d’une colline ou d’un pont. Ces situations s’accompagnent parfois de vertiges (étourdissement) ou de l’envie de sauter, généralement vécue comme l’attraction d’une force extérieure.
La peur des ascenseurs exprime en réalité la peur que le câble ne se rompe et que l’ascenseur ne s’écrase, ou la peur qu’il reste bloqué. Elle s’accompagne parfois de réactions de panique, même chez des personnes sans antécédents d’attaque de panique ou d’agoraphobie.
La peur des avions : c’est en général la peur que l’avion s’écrase, celle de la dépressurisation de la cabine ou de l’asphyxie. Plus récemment, la peur que l’avion soit détourné ou qu’il y ait une bombe à bord se sont ajoutées à la liste. Une attaque de panique se déclare parfois chez des personnes qui ne souffrent généralement ni de trouble panique ni d’agoraphobie. La peur de prendre l’avion est très courante. Environ 10 % de la population refuse même de le prendre alors que 20 % des personnes éprouvent une angoisse intense en vol.
La peur des médecins et des dentistes commence parfois par la peur des traitements douloureux.
La peur de l’orage ou des éclairs : cette peur commence presque toujours pendant l’enfance et est classée dans la catégorie des phobies si elle persiste après l’adolescence.
La peur du sang : cette phobie est particulière dans la mesure où la personne qui en souffre s’évanouit au lieu de paniquer à la vue du sang ou à la suite de la douleur causée par une piqûre ou une blessure accidentelle.
La peur des maladies ou hypocondrie : il s’agit de la peur d’avoir une pathologie précise, comme une maladie cardiaque ou un cancer, ou d’y succomber. Ce type de phobie génère le besoin d’être constamment rassuré par les médecins et d’éviter toute situation qui rappelle la maladie redoutée.
Pour plus d’info, « Le Manuel du phobique et de l'anxieux » du Dr. Edmund J. Bourne chez Eyrolles, 25 euros.
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