L'annonce a été accueillie sous les huées. Chris Brown a remporté un prix dans la catégorie meilleur artiste masculin de R&B aux American Music Awards (AMA), le 20 novembre à Los Angeles. Une telle distinction n'a pas été franchement au goût des spectateur·rice·s présent·e·s dans la salle, qui ont largement exprimé leur mécontentement quant au choix de récompenser un homme connu pour des faits de violences conjugales. En 2009, les violences de Chris Brown commises sur sa compagne de l'époque, la chanteuse Rihanna, avaient en effet été largement médiatisées et avaient alerté sur le comportement du chanteur.
Pourtant, l'ancienne Destiny's Child, Kelly Rowland, venue annoncer le vainqueur du prix, a rapidement pris la défense de Chris Brown sur scène en intimant au public de "chill out", autrement dit "de se détendre". Mais a-t-on envie de "se détendre" quand on sacre un homme accusé de violences, et qu'une femme se range de son côté ? Le sempiternel débat "doit-on séparer l'homme de l'artiste ?" semble malheureusement toujours d'actualité.
"Je voulais dire à Chris, merci beaucoup de faire de la grande musique R&B et je veux lui dire : 'merci d'être un interprète incroyable'. (...) Je vais prendre ce prix et te l'apporter. Je t'aime. Félicitations. Et félicitations à tous les nommés de cette catégorie", a poursuivi la chanteuse de 41 ans.
Le discours de Kelly Rowland a été largement critiqué, notamment sur Twitter. "Chris Brown vient de gagner un American Music Award *et* Kelly Rowland a fait taire le public pour pouvoir l'encenser et prêcher combien elle l'aime ? Il est peut-être temps d'éteindre ça", a commenté un internaute, récoltant plus de 36 000 j'aime avec son tweet.
"Qu'est-ce que que Chris Brown a pu faire ces dernières années qui justifie un quelconque type de pardon ou d'éloge... C'est un agresseur et il mérite d'être hué au minimum ! Kelly Rowland est trop bizarre d'avoir fait cela", tweete une autre spectatrice.
Au-delà de sa carrière musicale, Chris Brown est surtout tristement célèbre pour avoir frappé Rihanna lorsqu'ils étaient ensemble. Le 8 février 2009, en route pour les Grammy Awards, l'artiste avait roué de coups de poing sa petite amie de l'époque. Le visage tuméfié de la chanteuse victime de violences conjugales avait alors fait la Une des tabloïds.
Mais ses violences ne s'arrêteraient pas là : en 2016, Baylee Curran, ex-Miss Californie, a affirmé à la police et aux journalistes de TMZ que Chris Brown aurait orienté une arme à feu en sa direction. Le chanteur est également accusé par une autre ex, la mannequin Karrueche Tran, de l'avoir frappée et menacée de mort. En 2017, cette dernière avait obtenu de la part de la justice une ordonnance restrictive.
En visite à Paris en 2019, Chris Brown, ainsi qu'un de ses amis et son garde du corps, auraient également violé une jeune femme de 24 ans dans un hôtel, rapporte Le Parisien. Le chanteur était ressorti libre de sa garde à vue sans aucune poursuite. Dernièrement, en 2021, US Weekly a révélé que Chris Brown fait l'objet d'une enquête, suspecté d'avoir violemment giflé une femme à son domicile. La victime a déclaré au média TMZ que Chris Brown l'a frappée "tellement fort que son tissage capillaire est tombé".
...mais un American Music Award à la clé
Toutes ces violences ne l'ont pourtant pas empêché de poursuivre une carrière et d'être récompensé pour cela. Néanmoins, la venue du chanteur aux AMAs a été annulée au dernier moment pour des raisons inconnues.
"Les spectacles en direct changent tout le temps, c'est la nature de ce business, malheureusement, cette prestation des AMAs n'a pas pu être réalisée car nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord sur la performance, ce qui n'est pas la faute de Chris Brown", a déclaré la société de production des American Music Awards dans un communiqué relayé par Variety.
Est-ce sa réputation sulfureuse qui l'aurait écarté de la cérémonie ? Toujours est-il que les multiples accusations à son égard n'auront pas suffi à dissuader le public de voter pour lui.