Contrairement aux idées reçues, fumer ne détend pas, ne relaxe pas et ne réduit pas le stress. En revanche, arrêter de fumer permet d'être moins anxieux. D'après une étude parue dans le British Journal of Psychiatry réalisée par une équipe de chercheurs anglais du King's College à Londres et de l'université de Southampton, « les fumeurs qui parviennent à l'abstinence connaissent une réduction de l'anxiété à long terme, alors que ceux qui échouent la voient augmenter ». Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont mené un programme de sevrage sur 491 patients, alliant psychothérapie, traitement par médicaments avec un volet éducatif, rapporte le Figaro. Les volontaires ont ensuite rempli un questionnaire évaluant leur niveau de stress avant et six mois après le début du sevrage.
Les participants qui ont réussi leur sevrage ont diminué leur score d’anxiété de neuf points (sur une échelle de 80), tandis que les patients ayant repris la cigarette ont fait grimper leur score de trois points, un phénomène encore plus significatif chez les personnes touchées par un trouble psychiatrique. Le Dr Ivan Berlin, tabacologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris), explique : « Avec la prise de poids, le stress est un obstacle majeur à l'arrêt du tabac. Les fumeurs, mais aussi les professionnels de santé, sont en effet convaincus que le sevrage provoque une augmentation de l'anxiété à long terme. Or, si on constate chez certaines personnes un regain de nervosité, ce phénomène se dissipe en quelques jours. » Si les fumeurs pensent être libérés du stress grâce à la cigarette, c’est à cause de la nicotine qui répond au symptôme de manque et donc crée cette sensation de bonne humeur. Les chercheurs anglais affirment qu’il faut adapter les campagnes publiques contre le tabagisme aux destinataires : « Les médecins doivent informer leurs patients que l'arrêt du tabac est bon pour la santé mentale ».
Salima Bahia
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