Depuis quelques années, on prône la positivité des corps. On ose enfin s'affranchir des carcans sociétaux qui idéalisent un seul type de morphologie (celle des femmes minces) pour accepter davantage son propre physique. Un mouvement libérateur aussi adopté par de nombreuses célébrités, à l'instar de Mindy Kaling ou de Jameela Jamil, nos héroïnes de toujours, qui ne cessent de prêcher la bonne parole body positive.
On s'était donc imaginé que les commentaires et moqueries sur le physique avaient peu à peu disparu, au fur et à mesure que la célébration de toutes les silhouettes avait pris de la place en ligne et dans la vie réelle. A tort. Une étude menée par l'institut de sondage YouGov nous a brutalement ramené·es à la réalité : un bon nombre d'entre nous subit encore de vives critiques sur son physique. 30 % des Français·es interrogé·es, exactement. Et le constat est pire du côté des 18-24 ans, avec plus de la moitié d'entre eux et elles qui avouent avoir été victime de body shaming (ou le fait de faire culpabiliser quelqu'un·e par rapport à son corps, si on traduit littéralement) plus ou moins fréquemment au cours de leur vie. Un résultat en lien avec leur utilisation intensive des réseaux sociaux (les 18-24 sont aussi la tranche d'âge la plus active sur Instagram), et la malveillance qui y règne souvent ? On peut l'imaginer.
D'après l'enquête, les collègues de travail sont les plus difficiles, puisque 45 % admettent critiquer sans gêne leur entourage professionnel sur leur apparence. On compte ensuite les ami·es (25 %) et la famille (19 %). Pas simple. La conséquence principale de ce phénomène ? Les complexes que les sujet·tes ressentent. En France, les hommes et les femmes sont particulièrement soucieux de leur poids et de l'image qu'ils renvoient. Ils adoptent ainsi des routines strictes qui mêlent sport et nourriture saine de façon plus spontanée que leurs voisins européens, et 18 % avouent même considérer une opération de chirurgie esthétique pour venir à bout des zones de leur corps qu'ils ne supportent pas, telle que l'abdominoplastie. Si chacun·e est libre d'apporter les changements souhaités à son physique pour s'y sentir mieux, il est important de rappeler qu'une telle procédure n'est pas dénuée de risques.
Heureusement, près de la moitié d'entre elles et eux affirment aussi adhérer complètement au mouvement body positive. Il y a de l'espoir.