Le Trodelvy, du laboratoire Gilead, c'est le nom du traitement qui est en passe de changer la vie des personnes atteintes d'un cancer du sein triple négatif, la forme la plus agressive de la maladie, et qui sont déclarées "en échec thérapeutique" après au moins deux autres traitements, rapporte l'AFP. Une catégorie de patientes qui représente 9000 cas annuels, soit 15 % des malades, précise l'agence de presse. Et pour qui ce traitement représente un nouvel espoir.
"Ce médicament, qui ne dispose pas encore d'une autorisation de mise sur le marché, pourrait apporter une solution pour de nombreuses patientes", explique ainsi la HAS (Haute autorité de Santé), qui a prévu d'élargir l'accès à la formule attendue, pour l'instant réservée au compte-goutte à quelques patientes. "Les données d'efficacité et de tolérance mettent en lumière un gain absolu de survie de près de 4 mois". Un chiffre non négligeable quand le taux de survie à 5 ans s'élève à 11,3 %.
Devant l'urgence, l'organisme public a donc décidé d'accorder une "autorisation d'accès précoce" au Trodelvy pour un an, "ce qui implique une mise à disposition du traitement par le laboratoire dans les deux mois", précise la Haute autorité de Santé. "La durée de cette autorisation d'accès précoce devrait permettre de répondre aux besoins de l'ensemble des patientes concernées en attendant l'aboutissement de la procédure d'obtention d'une autorisation de mise sur le marché".
Interviewée par Europe 1, Dorothée, atteinte d'un cancer du sein triple négatif diagnostiqué l'année de ses 45 ans, livre de son côté une réalité tragique et rarement exprimée. Surtout, elle entend sonner l'alarme. "Même à un stade moindre, quand le triple négatif a été soigné, il y a 40 % de récidive. C'est énorme. Il y a urgence. Bien qu'il s'agisse d'un cancer rare, 10 à 15 000 femmes en France sont touchées", alerte-t-elle.
Et de poursuivre : "Au moment d'Octobre rose, on n'arrête pas de dire le cancer du sein se soigne bien. Chaque année en France 12 000 femmes meurent du cancer du sein. Je voudrais qu'on arrête de véhiculer autour du cancer du sein un tas d'images positives. Je ne dis pas qu'il faut affoler la population, mais il faut être un peu plus proche de la réalité et arrêter d'embellir les choses." A bon entendeur.