Alors que les nouvelles en provenance d'Inde sont rarement positives en ce qui concerne le statut des femmes, une vidéo postée par la fondation Thomas Reuters vient enfin apporter un peu de progrès sur la question. Dans une société où la dot et le mariage des fillettes sont monnaies courantes, les responsables de l'association américaine " The International Center for Research on Women" (centre international de recherche pour les femmes) ont décidé d'agir en mettant en place un programme éducatif révolutionnaire dans une école de Bombay.
Quelque soit le pays dans lequel on se trouve, le constat reste malheureusement souvent le même : ce sont bien souvent les femmes qui se coltinent les tâches ménagères (en France, 93% des femmes en couple s'occupent du ménage). Un schéma contre lequel il est absolument nécessaire de lutter dès le plus jeune âge, surtout lorsque les parents sont aussi conservateurs que les Indiens sur le sujet.
Engagée dans ce combat pour la promotion de la parité, une association s'est donc donnée pour mission de changer la donne grâce à un programme un peu particulier. L'expérience a lieu dans une école de Bombay et les réactions des élèves sont proprement surprenantes.
Sans tenter d'imposer sa manière de voir les choses aux jeunes adolescents, leur institutrice préfère les laisser s'exprimer par eux-mêmes. Et le résultat est plutôt très encourageant.
De nombreux jeunes garçons admettent ne jamais s'atteler aux tâches domestiques pour se conformer aux stéréotypes de la société actuelle. L'un d'entre eux explique d'ailleurs que ce sont bien souvent ses propres parents, qui lui recommandent de laisser ses corvées aux femmes de la famille. Une injustice dont les fillettes sont bien conscientes, comme l'explique cette adolescente devant la classe :
"Toutes les filles ici sont d'accord avec ça, mais elles ont peur d'en parler à leur parents. Quand tu leur dis ce que tu penses de toute façon, ça rentre par une oreille et ça ressort par l'autre."
Une preuve de plus que la nouvelle génération est aujourd'hui capable d'enclencher ce changement indispensable. Si les jeunes garçons présents dans la salle esquissent parfois quelques sourires gênés face aux allégations de leurs petites camarades, ils sont pourtant loin d'être réfractaires au changement. L'un d'entre eux, prénommé Shaikh, n'hésite d'ailleurs pas à affirmer :
"Personne ne dit aux garçons de faire le ménage. Personnellement, je nettoie tous les matins le sol de la boutique de mes parents. Lorsque je suis rentré à la maison pour leur dire que j'étais pour la parité, ils m'ont dit qu'une fois marié, je serai l'esclave de mon épouse".
Une réponse, qui n'a pas eu l'air de décourager le garçon :
"Quand je me marierai, je changerai cette tradition. Ce changement sera suivi par mes enfants, puis par la génération suivante et il n'y aura plus de discrimination entre les hommes et les femmes".
Un beau message d'espoir et une opération qui vaudrait certainement d'être exportée un peu partout dans le pays et dans bien d'autres encore...