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Charline Vanhoenacker : "l'extrême-droite au pouvoir, ça ne devrait rien changer, sauf si vous êtes homo, chômeur, noir, pauvre, féministe..."

Publié le Mardi 25 Juin 2024
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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A l'aube des Législatives du 30 juin 2024, la reine de l'humour fait ses adieux à France Inter en taclant l'extrême droite avec un humour plus grinçant que jamais.
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C'est ce qui s'appelle partir en beauté ! Suite à la démission collective de la team "Grand dimanche soir" en réaction au licenciement pour faute grave de Guillaume Meurice, l'ambiance n'est pas vraiment au beau fixe sur les ondes de France Inter. Et pour sa dernière chronique, la reine du rire Charline Vanhoenacker a abordé une actu qui ne contraste pas par son attrait feel good : l'arrivée potentielle de l'extrême-droite au pouvoir en cas de dominance du RN aux futures élections législatives, élections dont le premier tour prendra place le dimanche 30 juin.

Sur le plateau très agité (les réactions du public sont toujours très vives) du Grand dimanche Soir, la journaliste Belge est venue décocher avec une gravité sourde une réflexion des plus piquantes. On l'écoute : "Certains disent que l'arrivée de l'extrême-droite au pouvoir ne devrait rien changer en France. Effectivement, cela ne pourrait rien changer... sauf si vous êtes homo, chômeur, féministe, pauvre, féministe..."

"...et si vous n'êtes pas écolo, pas juif, pas noir, pas musuman, pas trans, pas famille monoparentale, pas humoriste, pas syndicaliste...". Une pique qui n'est pas passée inaperçue. Loin de là !

Une "blague" de Charline Vanhoenacker à propos de l'extrême droite qui éclot à l'heure de mobilisations militantes et citoyennes

La "blague" de l'humoriste plus mordante que jamais - elle a également dénoncé avec une verbe décomplexée "les patrons tentés par le vote d'extrême droite, pour qui cela ne suffit pas d'entendre le bruit des bottes, ils proposent un petit coup de cirage par-dessus" - n'a vraiment rien d'anodin. L'arrivée du Rassemblement National en tête du scrutin des élections européennes avec 31,37 % des voix suscite en parallèle une vague de réactions citoyennes et militantes en France. Et notamment du côté des lignes féministes.

Effectivement, alors qu'un sondage Ipsos estime à 30 % la part d'électorat féminin du RN, la présidente de la Fondation des Femmes Anne-Cécile Mailfert alerte - et c'est également sur les ondes de France Inter qu'elle le fait, comme Charline : "j'alerte sur les risques pour les droits des femmes en cas de victoire de l'extrême-droite. Il faut entendre les alertes féministes, ou nous courrons toutes et tous un vrai danger".

"Le 26 novembre 2020 et en novembre 2021 les élu·es RN se sont opposé·es à une résolution condamnant la Pologne qui interdisait quasiment totalement l'avortement", abonde dans une tribune partagée par Libé le collectif Grève féministe. "Les femmes qui vivent aujourd'hui en Argentine, en Hongrie, en Russie ou en Italie nous alertent quant aux dangers de l'extrême-droite", énonce encore la présidente de la Fondation.

Pour ne citer que ces versants-là, à cela pourrait-on ajouter l'alarme de Marie, cofondatrice et présidente de l'association queer Juin69, s'inquiétant auprès de Rue89 du péril incarné par l'extrême-droite concernant les droits des personnes LGBTQ - homosexuelles, lesbiennes, bisexuelles, transgenres : "On a toujours dû se mobiliser et se battre pour nos droits. L'histoire nous a montré qu'ils ne sont jamais acquis. Mais avec l'extrême-droite au pouvoir, c'est l'arrivée de la transphobie et de l'homophobie décomplexée. Si le RN passe, les agressions vont se multiplier. Ça fait peur de fou, il faut absolument faire barrage".

"Dès le 7 juillet, vous risquez de vous retrouver dans cette situation à l'heure du choix : rester ou claquer la porte. Résister de l'intérieur ou résister à l'extérieur", a poursuivi l'animatrice du "Grand Dimanche". "Et là, chacun fera comme il peut.Il faut que le 7 juillet, les Français choisissent l'option de rester à l'intérieur parce que pour exprimer sa solidarité envers la démocratie, c'est compliqué de démissionner de la France".