On a tous un lien particulier avec Jane Birkin. Normal : l'ex fan des sixties avait mille et un visages. Chanteuse au franglais mélancolique mais aussi femme d'engagements, icône fashion, actrice oscillant entre ciné populaire et films d'auteur (Agnès Varda, Alain Resnais, Jacques Rivette), comédienne de théâtre...
Mais il y a une artiste bien de sa génération qui a eu la chance de la connaître de près, et très tôt avec cela : Adèle Exarchopoulos. L'interprète Césarisée de Je verrai toujours nos visages (dont nous avons interviewé la réalisatrice, c'est à lire ici) est revenue sur le plateau de "C à vous" sur ses souvenirs personnels de "Jane". Emouvant.
La première fois qu'Adèle Exarchopoulos rencontre Jane Birkin, c'est pour le tournage de son film "Boxes", en 2006. C'est son tout premier rôle, et sous le regard attentif de la chanteuse et réalisatrice, l'ado côtoie carrément Michel Piccoli, Annie Girardot et John Hurt. Elle n'a alors que douze ans ! "C'est la première à m'avoir donné ma chance", se remémore avec sensibilité la star du Règne animal. Avant de s'attarder sur cette rencontre très singulière...
Ca fait quoi, à l'heure où ses camarades passent leur Brevet des collèges, d'être dirigée par une icône absolue de la chanson française ? Adèle Exarchopoulos nous l'apprend : "C'était un film sur ses fantômes de famille à Jane... Elle m'a donné confiance. En Bretagne, dans sa maison de famille, on faisait des barbecues toute la journée !"
"Des fois je dormais chez elle à Paris dans son appartement... Et un jour, j'y suis et je découvre qu'il y a des Tobleronne aux pieds de sa baignoire ! Je lui dit : mais tu manges des chocolats dans ton bain ?! la chance !... Je me souviens surtout de sa bienveillance et de sa douceur".
Une autre grande actrice s'est souvenue de "Jane" cette semaine, Charlotte Gainsbourg. A l'affiche de la comédie "Nous les Leroy", à découvrir dès à présent en salles, l'autrice du poignant docu "Jane par Charlotte" a témoigné dans les pages de ELLE : "C'est compliqué pour moi d'analyser comment le temps opère. Ma mère, mon père, Kate et moi avons formé une famille. Et je suis la seule qui reste. C'est bizarre d'être orpheline..."
"J'ai rencontré beaucoup de femmes qui m'ont dit ce qu'elle avait représenté pour elles. Son côté humaniste, les associations qu'elle a aidées. Son charme, sa voix... Pour moi, elle est un modèle. Je suis tellement heureuse d'avoir pu tourner ce documentaire quand elle était vivante. Je craignais pour sa santé pendant le tournage, et le montage, au moment de la sortie également... Aujourd'hui, je ne sais pas si j'arriverai à le revoir"