"Notre Maëlle, 17 ans, grande sportive, pleine de vie et de projets, vient de nous quitter en moins de 48 heures...", écrit Laurence sur Facebook. Ses quelques phrases résument sans détour ce drame qui laisse sans voix. Le 9 janvier dernier, sa fille Maëlle s'est donc éteinte brusquement. La raison ? Un syndrome du choc toxique. Une maladie infectieuse dont l'on parle bien trop peu. Et cette infection a été causée par un tampon hygiénique.
Dans l'urgence, les premiers symptômes de ce choc toxique ont été observés par un médecin de garde. Maëlle souffrait alors de vomissements et de fièvre, comme l'indique le Parisien. Le diagnostic du médecin est tombé trop tardivement. Cinq heures plus tard, l'adolescente belge est morte. "C'est inacceptable, et non, ça n'arrive pas qu'aux autres", ajoute encore sa mère sur les réseaux sociaux. Désormais, Laurence souhaite que ce drame éveille les consciences quant à la réalité de ce syndrome.
Comme le détaille encore RTL, on a d'abord cru à une simple grippe gastro-intestinale. Mais le lendemain de ses premiers symptômes, l'adolescente a souffert de troubles de la vision et d'une inquiétante baisse de tension. Il a fallu deux transferts au sein d'hôpitaux différents, direction les soins intensifs, pour que le médecin comprenne que Maëlle souffrait d'un choc toxique du à un tampon.
Aujourd'hui, la mort de cette jeune fille originaire de Charleroi incite à ouvrir la voix. Et à rappeler qu'en France, comme l'énonce le Parisien, le taux d'utilisatrices de tampons qui ont souffert de ce syndrome n'a rien d'anecdotique. En 2017, on dénombrait pas moins de 24 cas. A l'origine de cette pathologie féminine trop peu médiatisée, les toxines libérées par une bactérie : la souche du staphylocoque doré.
"Certaines femmes sont porteuses du staphylocoque doré, une bactérie qui n'est normalement pas dangereuse. Mais porter un tampon de manière prolongée peut la 'bloquer' au niveau du vagin. Alors, elle se multiplie et produit des toxines dangereuses", explique le docteur et biologiste médical Dr Gérard Lina à LCI. Comme l'évoque cette étude du Figaro, le taux de chocs toxiques causés par l'usage de tampons ou de coupes menstruelles ne fait que croître depuis le début des années 2000, de 5 cas observés en 2004 à 22 en 2014. C'est un syndrome qui meurtrit ou tue en s'en prenant au foie, aux reins, aux poumons. Et en 2020 encore, il demeure une "menace invisible" pour les jeunes filles et les femmes.
Les bons réflexes pour l'éviter ? Veiller à bien se laver les mains avant d'insérer une coupe menstruelle ou un tampon et ne pas porter sa protection périodique au-delà de 8 heures (on essaie au maximum de la changer toutes les 4 heures). La nuit, on privilégie les serviettes hygiéniques.
"Maëlle connaissait le danger et était doublement vigilante. Ça ne l'a pas épargné", déplore sa mère Laurence. Malgré la tristesse, celle-ci n'a pas envie que ces faits soient passés sous silence, au contraire. Sur son compte Facebook, elle nous interpelle : "Alors s'il vous plaît, chères filles, chères dames, réfléchissez à vos protections et surtout partagez un maximum, informez, pour que le décès de Maëlle puisse en empêcher d'autres....".
Un discours puissant et poignant, qu'il faut relayer sans plus attendre.