Depuis le début de la Coupe du monde de football controversée au Qatar ce 20 novembre, les happenings militants et les marques de soutien à la communauté LGBT+ discriminée par l'émirat conservateur se multiplient.
Le 22 novembre, c'est l'ex-Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt qui a dévoilé une robe arc-en-ciel alors qu'elle se trouvait dans les gradins. Un beau message envoyé à la communauté LGBT. La veille déjà, la femme politique avait posté sur Instagram une photo d'elle arborant le fameux brassard "One Love", qui devait être initialement porté par sept sélections européennes (y compris le Danemark) en faveur des personnes LGBT+. Toutes se sont rétractées juste avant le début du Mondial, par peur de s'exposer à des sanctions sportives annoncées par la FIFA, comme les cartons jaunes.
"J'ai parlé à un activiste LGBTQ+ qatari ce soir et j'ai vraiment eu un bon aperçu de ce que nous pouvons faire pour aider", a écrit Helle Thorning-Schmidt en légende de sa publication Instagram, ajoutant cependant : "Pour ce que ça vaut, je suis tout à fait d'accord avec les sept équipes qui ne porteront pas le brassard au vu des menaces sévères formulées par la FIFA. La meilleure chose que nous puissions espérer maintenant, c'est que l'une des sept équipes gagne cette coupe".
Avant elle, la consultante de la BBC et ancienne footballeuse anglaise Alex Scott avait été aperçue au bord du terrain avec le fameux brassard lors de l'avant-match qui opposait l'Angleterre à l'Iran ce 21 novembre.
Mais d'autres actions de soutien ont été empêchées, notamment par le personnel de sécurité qui officie dans les stades. L'ancienne capitaine de la sélection galloise Laura McAllister et une association de supporters gallois ont ainsi dû enlever leurs chapeaux arc-en-ciel pour pouvoir s'installer dans les tribunes du match États-Unis-Pays de Galles qui a eu lieu le 21 novembre.
Comme le montre une vidéo postée sur Twitter par l'association Rainbow Wall, l'ex-capitaine a franchi le portillon de sécurité avec son chapeau coloré. Une agente puis un agent ont pointé son couvre-chef du doigt avant, selon ses dires, de lui intimer de l'enlever. "Ils ont dit que (...) c'était un symbole interdit et que nous n'étions pas autorisés à le porter dans le stade", a expliqué Laura McAllister à la chaîne britannique ITV News.
Le Qatar s'est en effet opposé à la présence de drapeaux LGBT pendant la Coupe du monde. Le général Abdulaziz Abdullah Al Ansari, responsable de haut rang du ministère qatari de l'Intérieur chargé de la sécurité lors du tournoi de football, avait en effet annoncé en avril qu'ils pourraient être confisqués pour "protéger" les supporters et les supportrices. Une explication qui ne convainc pas.