Il y a quelques années, la dépression post-partum, reconnaissable à de nombreux signes et dont Audrey Fleurot avait été touchée, n'était que trop peu abordée. Plus grave et généralement plus longue que le baby blues, cette maladie est pourtant fréquente si l'on se penche sur les statistiques. En effet, selon un sondage mené par Cenduswide pour la marque Intimina en février 2023 sur 5019 mères âgées de 20 à 40 ans et venant de différents pays dont la France et les États-Unis, 49% des jeunes mamans interrogées en souffriraient, soit quasiment la moitié ! Si depuis le 1er juillet 2022, l'Assurance Maladie propose systématiquement un entretien postnatal précoce réalisé par un médecin ou une sage-femme entre la 4ème et 8ème semaine après l'accouchement, dont le but est d'identifier les facteurs de risques et les premiers signes de dépression post-partum, cette maladie reste toujours assez floue en terme de prise en charge. Pour venir compléter le suivi psychologique recommandé par les professionnels de la santé, il se pourrait bientôt qu'une pilule à prendre durant 15 jours viennent en aide aux jeunes mamans qui souffrent de dépression post-partum.
Une étude publiée le 26 juillet 2023 dans The American Journal of Psychiatry dévoile la toute nouvelle découverte faite par les chercheurs de Sage Therapeutics et Biogen : une pilule médicamenteuse spécialement conçue pour soulager les symptômes de la dépression post-partum qui éviterait la prise d'anti-dépresseurs généralement prescrits par les médecins. Ce nouveau médicament appelé Zuranolone a été testé sur 170 femmes ayant récemment accouché et atteintes de dépression post-partum sévère. La moitié d'entre elles auraient pris cette fameuse pilule, et l'autre moitié un placebo. L'étude est formelle : "Les chercheurs ont découvert que toutes les femmes ont vu leurs symptômes s'améliorer, mais seules celles qui ont reçu le médicament ont signalé des améliorations significatives, et seules ces femmes ont connu des améliorations continues pendant quatre à six semaines."
Ce traitement n'est pas encore approuvé aux États-Unis car potentiellement dangereux pour les femmes allaitantes mais pourrait prochainement l'être si les dangers sont écartés. En attendant, on sait que son fonctionnement agirait vite et sur une courte période, sans pour autant s'apparenter à des anti-dépresseurs : "Le médicament n'est pas un antidépresseur ; c'est un stéroïde qui réduit les symptômes en équilibrant le déclenchement des neurones dans les réseaux impliqués dans l'humeur et le comportement. Après deux semaines, le patient arrête de les prendre et consulte son médecin pour les prochaines semaines", relate l'étude. Affaire à suivre.