58,5. C'est ce qu'a gagné - en millions de dollars bien sûr - Lisa Su l'an passé. Et bien que cette somme semble se fondre dans le grand bain des recettes dantesques des entrepreneurs (et notamment des entrepreneurs américains), ne vous y trompez pas : c'est un véritable record pour une patronne.
Plus précisément, en dépassant de loin le pic de la demi-centaine de millions de dollars récoltée en une année, Lisa Su devient la PDG la mieux payée au monde. Rien que cela. Des chiffres historiques, qui viennent compléter le CV de la bigboss. Quinquagénaire américaine d'origine coréenne, la millionnaire est à la tête de l'entreprise Advanced Micro Devices (AMD pour les intimes), le fabricant de processeurs et de systèmes graphiques.
Mais au gré des dernières décennies, on a pu la voir arpenter les couloirs de boîtes comme Texas Instruments, Freescale Semiconductor et surtout IBM - elle a même occupé le poste de vice-présidente du centre de recherche de la mondialement célèbre multinationale américaine. Et si son salaire annuel vous semble conséquent, il en dit pourtant long sur les inégalités professionnelles qui perdurent dans le monde trop masculin du business.
Car qui dit situation exceptionnelle dit (forcément) vides à combler. Et comme le développe la liste factuelle du site Equilar, les sommes qui séparent patrons et patronnes "au top du top" sont vertigineuses. Pour ce qui est de l'année 2019, force est de constater que les PDG qui suivent de près Lisa Su sont tous des businessmen.
Se succèdent ainsi les noms de David M. Zaslav, à la tête du groupe de médias de masse Discovery, et de Robert A. Iger, président exécutif de la Walt Disney Company (tous deux ont récolté plus de 45 millions de dollars en un an), sans oublier le score généreux du patron d'Adobe Shantanu Narayen (plus de 39 millions de dollars) et celui de Reed Hastings, le cofondateur et directeur de Netflix (plus de 38 millions de dollars dans la poche).
Face à cela, les chiffres dévoilés quant aux recettes des patronnes dénotent : à la suite de Lisa Su se trouvent Marillyn A. Hewson, bigboss de Lockheed Martin, l'entreprise mondiale de défense et de sécurité (plus de 24 millions de dollars à son compte) et Mary T. Barra, qui dirige l'emblématique General Motors Company (plus de 21 millions de dollars en un an). Ensuite, parmi les plus gros salaires féminins, tous plongent au-dessous du pic des 20 millions de dollars annuels, soit deux fois moins que les plus conséquents portefeuilles masculins...
Et oui, Marilyn A. Hewson a beau être considérée comme "la meilleure patronne du monde", cet écart en dit long sur les inégalités salariales qui concernent bien des milieux, même les plus élevés. Inégalités également, en terme de visibilité : rappelons que le classement établi en début d'année par la marque Brand Finance à l'occasion du forum mondial de Davos ne présentait que quatre entrepreneures sur un large panel d'hommes d'affaires.
Rien de très enthousiasmant pour le "monde d'après" donc...