Voilà une bonne façon de faire comprendre que les tâches ménagères ne sont pas une affaire de genre. En Finlande, des cours de tâches ménagères sont dispensées dans toutes les écoles du pays, aussi bien aux garçons qu'aux filles... Les caméras du magazine Nous, les Européens se sont glissées dans une salle de classe dans le cadre d'un reportage consacré à la Finlande, diffusé le 17 novembre dernier sur France 3 et disponible désormais en replay sur le site de France Info.
Durant ce cours - intitulé "cours d'économie domestique" - les enfants apprennent des tâches aussi simples qu'utiles. Cuisine, repassage, ménage sont ainsi inculqués aux filles comme aux garçons. Une initiative qui semble plaire aux élèves, tout genre confondu et notamment à un petit garçon qui explique aux caméras de France 3 : "Je ne trouve pas juste que certaines personnes fassent tout et d'autres rien. A la maison, chacun doit faire sa part."
Et aux mauvaises langues qui estimeraient qu'il y a des choses plus importantes à apprendre à l'école que les tâches domestiques, le documentaire rappelle que les jeunes Finlandais font partie du top 5 des meilleurs élèves du monde. À 15 ans, un élève finlandais a pourtant reçu 2000 heures de cours en moins qu'un petit Français. De quoi prouver l'efficacité de leurs méthodes.
La question de la répartition des tâches ménagères a beau être régulièrement remise sur le tapis, les choses n'évoluent que très lentement. Dans les années 80, les Françaises vivant en couple assumaient à elles seules 69% du temps quotidien consacré aux tâches domestiques. Un chiffre qui passera à 64% en 2011, selon les chiffres de l'Insee. Une amélioration de 5% donc... en 30 ans.
En 2019, malgré la mise en lumière de la notion de charge mentale - merci Emma ! -, les progrès restent discrets et, selon une enquête Ifop Opinion sur la répartition du travail domestique, 73% des Françaises estiment encore aujourd'hui en faire plus que leur conjoint
Une inégalité qui ne passe plus, comme l'explique François Kraus, instigateur de l'enquête et directeur du pôle "Genre, sexualités et santé sexuelle" de l'Ifop, sur le site de la Fondation Jean Jaurès. Selon lui, cette inégale répartition des tâches ménagères est le symbole même "de la domination masculine dans la sphère domestique" et serait "toutefois de moins en moins acceptée si l'on en juge par la proportion croissante de femmes déclarant se disputer à ce sujet avec leur conjoint."
Selon l'Ifop, 48% des Françaises se disputent avec leur conjoint à ce sujet en 2019, contre 46 % en 2009 et 42 % en 2005. Une tendance qui s'affirme tout particulièrement chez les jeunes couples. Les mentalités évoluent donc, mais encore bien trop lentement. Il serait peut-être temps de s'inspirer de la Finlande en matière d'éducation.