Elisabeth Borne, 61 ans, a officiellement été nommée Première ministre ce 16 mai. Elle avait occupé plusieurs postes durant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron : ministre chargée des Transports en mai 2017, ministre de la Transition écologique et solidaire en juillet 2019, et enfin, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion au sein du gouvernement Jean Castex.
Elisabeth Borne est la seconde femme à occuper la fonction de Première ministre après Édith Cresson, qui occupa ce poste de 1991 à 1992 sous François Mitterrand. Mais comme Edith Cresson, Elisabeth Borne semble déjà être la cible d'un sexisme bien trop ordinaire en politique. Ainsi, un sobriquet revient sur les réseaux sociaux pour la désigner : "Madame Castex". Subtile référence à son prédécesseur à Matignon.
Un surnom qui a suscité l'indignation de Laurence Rossignol, l'ancienne ministre des Droits des femmes et vice-présidente socialiste du Sénat.
"Madame Castex, on l'appelle. Madame Castex, c'est quand même très limite en termes de sexisme. On pourrait dire Castex 2, ça suffirait pour qualifier la même chose, donc ça commence déjà un peu. Il faudra être très attentifs à ça", a souligné Laurence Rossignol dans l'émission Les 4 Vérités sur France 2 ce 18 mai.
Avant de poursuivre sur le même ton : "Il faudra être très solidaires, quelles que soient les étiquettes. Quand une femme est victime de sexisme, on la soutient, parce que ce sont toutes les femmes qui sont victimes. Si jamais Elisabeth Borne était en proie à des critiques sexistes, à des moments misogynes, nous la soutiendrons. Je la soutiendrai".
Déclaration d'autant plus importante que, comme le démontre la journaliste Léa Chamboncel dans son enquête étoffée Plus de femmes en politique !, la sororité est très rare dans le milieu politique, à l'inverse de la solidarité masculine, qui, elle, fait système et alimente les rapports de pouvoir. En s'exprimant au sujet de la Première ministre, Laurence Rossignol affirme de son côté "parler au nom des féministes".
"Ce n'est pas le pays qui est machiste, c'est sa classe politique", avait avancé de son côté Edith Cresson dans les pages du Journal du Dimanche. Un triste constat avec lequel s'accorde Laurence Rossignol.