Elnaz Rekabi, 33 ans, est réputée pour ses aptitudes sportives : championne d'escalade, l'Iranienne a terminé quatrième du championnat d'Asie ce 16 octobre à Séoul. Mais une autre donnée l'a rendue iconique. Elle s'était effectivement présentée à ladite compétition... avec un simple foulard, cheveux apparents, refusant le port du voile. Une entorse sérieuse à la loi islamique imposée par le régime iranien.
Mais rapidement, l'admiration avait laissé place à la crainte. Suite à ce geste, la championne n'aurait plus donné de nouvelles. Selon la BBC, son passeport et son téléphone portable auraient été confisqués par les autorités iraniennes, décision qui aurait été appuyée par le le président de la Fédération iranienne d'escalade.
Une peur finalement apaisée le 18 octobre, lorsque la championne est enfin revenue en Iran, acclamée par la foule à Téhéran. Mais ses explications ont quelque peu dérouté...
Elnaz Rekabi aurait-elle subi des pressions émanant du régime iranien ? Les journalistes s'interrogent. A son arrivée à l'aéroport de Téhéran, la championne a assuré qu'elle était revenue en Iran "à l'heure et date prévues". Surtout, au sujet de son refus de porter le voile, elle évoque un voile tombé "de manière non intentionnelle", niant ainsi toute prise de position politique. Elnaz Rekabi a aussi présenté "des excuses au peuple iranien" pour l'inquiétude suscitée.
Des propos qui contrastent fortement avec les informations notamment révélées par la BBC et le Guardian ces derniers jours. Et qui peinent à convaincre. "Elnaz Rekabi ne fait que répéter ce qu'on lui a dit de dire", a réagi en ce sens un journaliste iranien, relate Franceinfo. L'heure est à la perplexité générale, malgré le fait que l'ambassade d'Iran à Séoul ait rapidement affirmé que la championne était partie de Séoul pour l'Iran "au petit matin du 18 octobre 2022, avec les autres membres de l'équipe".
"L'ambassade de la République islamique d'Iran en Corée du Sud dément fermement toutes les fausses nouvelles et la désinformation concernant Elnaz Rekabi", avait-elle encore développé dans un communiqué.
Pas de quoi convaincre l'actrice britannique d'origine iranienne et ambassadrice pour Amnesty International Nazanin Boniadi, qui en est persuadée : "Elnaz Rekabi a été forcée de faire cette déclaration par les autorités, coutumières des confessions forcées à la télévision."