Député de la France Insoumise et président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale, Eric Coquerel est visé par une plainte pour "harcèlement et agression sexuels" par la militante de gauche Sophie Tissier et pointé du doigt pour "son comportement avec les femmes". En parallèle, la défense du député, notamment soutenu par Jean-Luc Mélenchon et une partie des cadres de La France Insoumise, est vivement critiquée par les militantes féministes.
Et notamment, l'euphémisation des gestes présumés d'Eric Coquerel. "Ce qu'on reproche à Eric Coquerel, c'est d'avoir en 2014, dans une soirée, dansé un rock [avec la plaignante], et qu'il lui aurait touché la taille, effleuré les fesses et proposé de la ramener en taxi. Et lorsqu'elle a dit non, il ne s'est rien passé", a ainsi énoncé la députée et présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale Mathilde Panot, prenant la défense de son camarade sur Franceinfo ce 18 juillet.
Suite à ces propos, Marie Coquille-Chambel, la youtubeuse et membre du collectif féministe #MeTooTheatre, a rappelé l'espace d'un thread Twitter abondamment relayé : "Bonjour, une "main aux fesses', c'est-à-dire une agression sexuelle, est passible de 5 années d'emprisonnement/de 75 000€ d'amende. Délégitimer la parole des victimes d'agressions et leur vécu n'a pas sa place en politique".
"Une agression sexuelle est une violence sexuelle. J'ai beaucoup de peine à voir un parti donc je partage les valeurs se mettre à faire du révisionnisme masculiniste sur les violences sexuelles. Je ne comprends pas", a poursuivi Marie Coquille-Chambel, qui trouve la situation "insupportable".
Avant de développer : "C'est le relativisme sur les violences sexuelles, à savoir que ce n'est 'qu'une main aux fesses' qui empêche les victimes de porter plainte si elles le souhaitent, qui participe à la culture de l'agression et qui nous met toutes et tous en danger".
Comme le rappelle le JDD, la notion d'agression sexuelle désigne dans la loi française "toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise", et "n'implique pas qu'il y ait eu pénétration".
"Peuvent relever de l'agression sexuelle, par exemple, des caresses non consenties sur la poitrine ou sur les fesses, des baisers forcés ou des attouchements sexuels. Dans tous les cas, lors des poursuites, l'absence de consentement de la victime doit être démontrée", précise Le Monde.
L'écoféministe Sandrine Rousseau, députée EELV et membre de la Nupes (union des gauches aux législatives), a de son côté réitéré ce mardi 19 juillet son appel à la mise en retrait d'Eric Coquerel de la présidence de la Commission des finances de l'Assemblée nationale : "Qu'Eric Coquerel ne préside pas la Commission des Finances pendant un temps serait un geste très fort à destination des femmes. Franchement, on en manque", a-t-elle déclaré lors de la matinale de BFMTV-RMC.
Rappelons qu'Eric Coquerel dément les accusations de l'ex-figure des Gilets jaunes Sophie Tissier. Le député LFI a affirmé dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche le 2 juillet dernier : "Je n'ai jamais exercé une violence ou une contrainte physique pour obtenir un rapport, ce qui caractérise la porte d'entrée d'un comportement délictuel dans le domaine des violences sexistes et sexuelle". Jean-Luc Mélenchon a quant à lui affirmé sa "complète solidarité" avec son collègue.