Député de la France insoumise et président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale, Eric Coquerel est visé par une plainte pour "harcèlement sexuel" et pointé du doigt pour "son comportement avec les femmes". La situation du cadre LFI, qui fait l'objet d'une enquête préliminaire pour agression et harcèlement sexuels, est très discutée au sein du milieu politique.
Ainsi la députée EELV Sandrine Rousseau a proposé sa mise en retrait. "Il ne doit pas présider la commission des Finances à l'Assemblée nationale le temps de l'enquête", a déclaré la militante écoféministe sur France 2 ce 15 juillet. Tout en précisant cependant : "je ne l'appelle pas à démissionner".
"Il faut respecter la parole des femmes. Une fois que cette enquête est réalisée, alors il pourra reprendre son poste de président de la commission des Finances, s'il n'y a rien. Mais s'il est mis en examen, il faudra qu'il démissionne. Il faut que la police fasse son enquête", a développé Sandrine Rousseau sur le plateau de la seconde chaîne.
C'est l'ex-militante et figure du mouvement des Gilets jaunes Sophie Tisser, qui a déposé plainte contre Eric Coquerel, et affirmé sur Twitter : "Moi, je sais car j'ai subi. J'atteste. Coquerel harceleur aux mains baladeuses collantes et assauts déplacés en 2014 lors des universités d'été du PG. J'ai ressenti un profond malaise je ne savais pas où il s'arrêterait. Je lui avait clairement exprimé mon refus. Il s'en foutait."
Elle a réagi à l'ouverture de l'enquête ce 14 juillet sur RTL : "C'est un soulagement, parce que ça fait huit ans que je porte ce fardeau, d'avoir été ostracisée, qu'on ne m'ait pas crue, qu'on ne m'ait pas entendue quand je me suis plainte à l'époque à plusieurs personnes. Moi, je veux obtenir justice, que les violences dont j'ai été victime soient prises en compte par la justice, et que ce soit tiré au clair. La façon dont Mélenchon et Coquerel ont réagi jusqu'à présent, dans un déni total, en niant ma parole, en faisant comme si je n'avais rien dit et que c'était une broutille. Il va falloir qu'ils remettent en question leur façon de traiter les violences envers les femmes."
De son côté, Eric Coquerel avait récusé les accusations dont il fait l'objet dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche le 2 juillet dernier, affirmant "[n'avoir] jamais exercé une violence ou une contrainte physique ou psychique pour obtenir un rapport, ce qui caractérise la porte d'entrée d'un comportement délictuel dans le domaine des violences sexistes et sexuelle".
Il avait été soutenu par Jean-Luc Mélenchon et une partie des cadres de la France Insoumise, défense critiquée par les militantes féministes. Le leader de la FI en a rajouté une couche ce 13 juillet lors de l'annonce de l'ouverture de l'enquête, tweetant : "Mesquine réplique contre Eric Coquerel destinée à le salir sans cause. Complète solidarité avec lui."