"On ne peut pas se contenter d'humilier encore la parole des femmes". Ainsi s'est exprimée lors de la soirée électorale sur TF1 Sandrine Rousseau, élue députée suite au second tour des élections législatives dans la 9e circonscription de Paris, suite à l'annonce de la victoire du ministre des Solidarités Damien Abad, réélu quant à lui dans la cinquième circonscription de l'Ain.
Et l'élue écoféministe d'ajouter : "Le jour où Damien Abad entrera dans l'Assemblée, il y aura 180 députés de la Nupes qui feront le chahut nécessaire pour qu'on ne puisse pas l'entendre". Nommé ministre des Solidarités au sein du gouvernement Borne en dépit d'un signalement pour des faits présumés de viols, Damien Abad fait l'objet d'accusations de violences sexuelles de la part de trois femmes.
Chloé, 41 ans (qui indique notamment "avoir été droguée"), Margaux, 35 ans, pour des faits présumés qui remonteraient à 2010 et 2011 avaient témoigné auprès de Mediapart en mai dernier. Une élue centriste, Laëtitia, a également apporté son témoignage ce 14 juin, dénonçant une tentative de viol qui aurait eu lieu en 2010. "Aujourd'hui, je ne peux plus me taire. Si je parle, c'est pour que ça s'arrête, qu'il ne puisse pas recommencer", avait affirmé cette dernière auprès de Mediapart.
"Si Damien Abad reste ministre, nous serons plusieurs à faire une opposition comme jamais pour que cette personne n'ait pas de voix légitime à l'intérieur de l'Assemblée nationale", a poursuivi Sandrine Rousseau.
Au sein de la cinquième circonscription de l'Ain, Damien Abad a obtenu 57,86% des voix. Son opposante, la candidate Nupes Florence Pisani, a quant à elle obtenu un score de 42,14%.
Suite aux témoignages recueillis par Mediapart, la Première ministre Elisabeth Borne avait quant à elle "invité" les accusatrices à porter plainte "pour que la justice puisse faire son travail", selon ses mots. En outre, la cheffe du gouvernement avait déclaré : "En tant que Première ministre, je le dis aussi en tant que femme, il faut permettre à la justice d'établir les faits. Je ne suis pas un juge et les enquêtes ne se font pas avec des témoignages anonymes".
Damien Abad, quant à lui, dément les accusations.