Augmenter le nombre de bourses disponibles pour les femmes pakistanaises au cours de leurs études. C'est là le but d'un projet de loi, le "Malala Yousafzai Scholarship Act", du nom de sa bien connue instigatrice, jeune activiste d'une vingtaine d'années seulement, mais déjà lauréate d'un prix Nobel de la Paix. Iconique.
Et le projet de loi en question vient justement d'être adopté par le Congrès américain, comme nous l'apprend le Times of India. Cet 'Act', préalablement adopté par la Chambre des représentants en mars 2020, vise plus précisément les études supérieures et s'appuie sur un programme de bourses basé au Pakistan. Concrètement, elle oblige l'Agence américaine pour le développement international - ou USAID pour les intimes - à octroyer au moins 50 % desdites bourses aux étudiantes pakistanaises.
Une initiative idéale pour l'égalité des sexes et des chances, donc. Ses racines ? "Le mérite et les besoins" des citoyennes, comme le définit le journal en ligne The Hindu. Pour chaque bourse refusée, l'USAID devra par ailleurs relayer sa justification auprès du Congrès. Mais plus que l'obtention améliorée des bourses, la loi insiste également sur la nécessité d'améliorer et d'élargir l'accès aux programmes d'éducation au Pakistan.
Forcément nécessaire.
Et chère aux yeux de Malala Yousafzai. En 2012, alors qu'elle n'avait que quinze ans, la militante se battait déjà pour l'éducation des jeunes filles au Pakistan. Quitte à risquer sa vie. La même année, la jeune fille était victime d'un attentat, événement tragique dont elle ressortit avec de lourdes blessures. Alors accusée de porter atteinte à l'Islam, elle n'a depuis cessé de porter sur elle cette cause fondamentale, ce qui lui a valu une reconnaissance mondiale.
En 2014, l'académie du Nobel lui remettait ainsi son fameux Prix de la Paix. Un couronnement historique : Malala Yousafzai devenait alors la plus jeune lauréate de l'histoire du prix, excusez du peu. "Quand j'étais étudiante, je me battais pour avoir droit d'aller à l'école, pour avoir le droit d'avoir une éducation. Aller à l'école est mon droit, mais c'est aussi le droit de chaque enfant", déclarait-elle à l'époque. Des paroles qu'elle ne modifierait certainement pas d'une ligne aujourd'hui.
Et que le Congrès américain semble valider en ces prémices d'année nouvelle. La boucle est bouclée : en 2019, Malala Yousafzai était déjà perçue comme l'une des jeunes femmes qui ferait 2020 - une année que l'on imaginait pas forcément si catastrophique, souvenirs souvenirs. En couverture du magazine Teen Vogue, elle avouait sa profonde admiration des jeunes générations, la voix emplie d'espoir. Militantes féministes, manifestantes écologistes, lanceuses d'alerte...
"Quand vous voyez toutes ces jeunes qui manifestent, et que vous apercevez également des personnes âgées dans la foule, vous réalisez à quel point la voix de la jeunesse peut être puissante. Il y a des centaines et des milliers de femmes et de filles dans toutes les régions du monde qui se lèvent. Nous avons déjà fait assez pour élever la voix. La prochaine étape est désormais de changer les choses", se réjouissait-elle dans les pages de la revue pour ados.
Et le mouvement se poursuit, envers et contre tout. En dix ans, nous rappelle encore le Times of India, l'USAID a attribué 6 000 bourses à de jeunes étudiantes pakistanaises. Il est temps d'accélérer la cadence.