En famille ou au boulot : on râle ! On s'énerve après notre patron, le train en retard, les chaussettes disparates ou la petite dernière qui veut aller à l'école en tenue de princesse... Et oui, nous avons plein de bonnes raisons de pester, toujours et en tous lieux ! Mais est-ce que râler, bouillonner, tempêter, exploser fonctionne ? Peut-être pour un temps donné, mais à quel prix : fatigue, culpabilité, insatisfaction, sensation de gâcher sa vie et de perdre son temps. Frustrant, non ? Et pourtant nous fonctionnons presque tous ainsi, par habitude, par mimétisme.
Mais alors est-ce possible d'agir différemment, de troquer exagération contre justesse, culpabilité contre responsabilité et amertume contre plaisir ? Possible, mais cela ne va pas de soi. Car vivre, au lieu de subir, implique de changer, de modifier nos schémas de pensée, de changer de posture. Einstein disait : "L'insanité c'est de faire toujours la même chose en espérant un résultat différent". Donc sans changement, pas d'effet différent. Nous restons ancrés dans nos vieilles servitudes.
Prenons un exemple de scénario classique : 8h du matin. Départ en fanfare et très en retard de la maison. Suite logique : râleries dans les embouteillages, contre le RER qui a décidé de faire une pause en pleine campagne et après notre collègue qui nous dévisage d'un oeil hagard. Si vous ne changez rien au script, pas de surprise, vous rejouerez indéfiniment "un jour sans fin". Stop !
Aujourd'hui, grâce à l'avancée des neurosciences, nous savons que le cerveau peut se débarrasser de ses anciennes habitudes et en créer de nouvelles. C'est la fameuse neuroplasticité du cerveau. Si vous décidez d'arrêter de râler et générez d'autres options, vous mettez en place une nouvelle habitude. Mais pour que cette dernière perdure, vos neurones doivent s'activer à de nombreuses reprises pour se connecter et renforcer leur connexion. D'ou l'intérêt des challenges en 21 ou 28 jours qui créent le changement et l'installent durablement.
Les auteurs se sont d'ailleurs emparés de ce phénomène et leurs ouvrages regorgent de judicieux conseils.
Dans son best-seller J'arrête de râler et le petit dernier J'arrête de râler au boulot, Christine Lewicki invite le lecteur à mettre en place de nouvelles bonnes habitudes, à remplacer la morosité par la curiosité et le challenge. Il s'agit de switcher, de passer de victime à acteur.
Par exemple, au lieu de rester bloqué·e dans une situation irritante, vous pouvez réfléchir en mode solution, utiliser des questions pertinentes qui contribuent au changement de registre.
Ces précieuses questions débutent par "comment", "en quoi", "et si" :
- Comment partir 1/4h plus tôt le matin en me levant à la même heure ?
- Comment réduire les tâches ménagères le week-end ?
- Et si je me faisais aider ?
- En quoi déménager en province serait vraiment bénéfique ?
Elles stimulent la créativité, l'enthousiasme et la magie de la vie. Pour y répondre et trouver des idées neuves, vous pouvez :
- Réfléchir (seul·e ou à plusieurs) et laisser fuser un maximum d'idées sans censure, comme dans un brainstorming
- Imaginer ce que ferait telle personne à votre place dans cette situation
- Observer une personne "modèle" qui réussit là où vous pensez "échouer"
- Dialoguer de manière constructive avec vos proches ou des personnes ressources...
Portez un nouveau regard sur la situation qui fait râler. Et tant pis si cela ne fonctionne pas du premier coup. Essayez, comme les plus grand·es, les artistes, les scientifiques, Edison... Et amusez-vous. Parfois plusieurs idées s'enchevêtrent. OK, laquelle va gagner, au moins pour un temps ?
Susciter la curiosité, c'est s'ouvrir à l'univers et s'attendre à recevoir des cadeaux de la vie.
Prêt·e à savourer plutôt que continuer à râler ? Courage, c'est le bon moment. D'abord parce que le nouvel an rime avec changement, nouvelles envies, nouveaux défis, nouvelles bonnes habitudes. Qui ne voudrait pas de bonheur au programme de l'année !
La seconde raison tient en deux mots : pourquoi attendre ? Pourquoi ne pas faire d'aujourd'hui le premier jour du reste de votre vie. A vous de convertir la mélodie en réalité !
Par Dominique Atlan, sophrologue certifiée et validée du réseau Medoucine.