Impossible de l'éviter, Noël est absolument partout. Dans la rue, à la télévision, sur le web, les symboles propres à cette fête qui se veut familiale et pleine de joie se multiplient. Pourtant, le Noël de rêve qui réunit toute la famille et offre aux convives profusion de nourriture et de cadeaux n'est pas celui que l'on trouvera dans la plupart des familles. Il s'agit simplement d'une image censée nous faire rêver (de la même façon que l'on expose des corps parfaits à la venue de l'été) par la publicité et le marketing.
Cette omniprésence d'images et d'injonctions peut alors avoir plusieurs effets. On pourra être poussé à la consommation, animé par l'envie de reproduire ce fantasme. Mais on pourra aussi se sentir oppressé, angoissé, attristé, car on n'aura pas nécessairement la possibilité de profiter d'une fête de Noël digne d'un feuilleton TV.
Famille décomposée, manque de moyens financiers, solitude, les raisons qui peuvent priver de cette fête "parfaite" sont nombreuses. Deux extrêmes qui sont d'ailleurs illustrés par des statistiques parlantes. Les fêtes de Noël connaissent d'une part un pic de fécondité et d'autre part un pic de sentiment de solitude. Une période peut ainsi être aussi joyeuse que dévastatrice selon la façon dont on la vivra.
Être seul·e durant les fêtes laisse souvent penser que l'on passe à côté d'un climat heureux et chaleureux, que si on n'est pas dans la norme en s'entourant pour cette célébration, on est en quelque sorte le grand perdant de cette fin d'année. Dans cette société très normative, la pression sociale propre aux fêtes de Noël peut être très difficile à vivre pour les personnes seules.
Pourtant, ce sentiment d'échec peut être mis à profit afin de connaître sa véritable position face aux fêtes de fin d'année. Se sent-on seul·e, car on ne respecte pas un schéma qui nous est imposé, ou fêter Noël a-t-il une véritable importance pour soi ? Se remettre en question sur ses envies et besoins profonds en cette période peut-être très salvateur afin d'éviter le coup de blues inhérent à cette période (même les personnes qui ne sont pas seules ont souvent du mal à passer cette période sans stress et sans angoisses).
Prendre de la distance avec quelque chose de socialement valorisé permet alors de cultiver sa singularité, de retrouver une certaine liberté dans l'analyse critique de cette fête et ainsi de se déconditionner des schémas imposés par le marketing pourra avoir les idées claires sur ses aspirations profondes. On sera ainsi plus clair avec soi-même à savoir si finalement cette fête a peu d'importance ou si malgré sa solitude, c'est un symbole qui nous tient à coeur.
Lorsque l'on aura les idées plus claires sur sa position, on sera déjà beaucoup plus libre de décider de ce que l'on veut en faire. Si après réflexion, on se rend compte que solitude ou non, les fêtes de Noël ne représentent pas un symbole important par rapport à ses valeurs propres, on pourra décider de vivre cette période comme n'importe quelle autre ou de créer son propre rituel afin d'apprécier d'être seul avec soi.
En revanche, si l'idée de passer les fêtes seul·e est véritablement important pour soi, il y a des façons de vivre Noël autrement pour ne pas souffrir de sa solitude. La première chose à prendre en note est que l'on sera loin d'être le ou la seul·e à être seul·e. Divorce, éloignement géographique, difficulté à nouer des liens, de nombreux cas de figure font qu'un grand nombre de personnes n'ont ni amis ni famille chez qui passer les fêtes.
Face à ce constat, de nombreux bars, restaurants et associations proposent bien souvent des soirées dédiées aux personnes seules le soir du réveillon. Ces soirées permettent de faire d'une pierre deux coups, ne pas passer sa soirée seul et faire aussi de nouvelles rencontres. Tout le monde n'est pas forcément à l'aise avec le fait de se rendre seul à une soirée. On pourra alors remettre les choses en perspective, se rappeler qu'il y a toujours plus malheureux que soi et justement agir dans l'intérêt des personnes ayant encore moins de chance. Ainsi, on pourra passer la soirée à oeuvrer auprès d'une association caritative comme les Restos du Coeur par exemple.
Il existe de nombreuses façons d'occuper cette période et c'est aussi le bon moment pour tenter de nouvelles expériences. On prendra alors le temps de préparer ses fêtes à sa façon et on sera tellement préoccupé par cette organisation que l'on finira même par oublier sa solitude.
Par Sébastien Lecca, hypnothérapeute certifié et validé du réseau Medoucine.