Facebook et les tétons, c'est une longue histoire, plus proche de l'amour impossible que de la love story absolue. Les contenus relatifs au corps féminin font régulièrement l'objet de censure sur les réseaux sociaux. Exemple absurde et retentissant parmi tant d'autres, l'an dernier, l'actrice britannique Georgia Tennant s'est vue censurée par la plateforme de Mark Zuckerberg un cliché d'elle en train de donner le sein à sa fille. "Facebook vient de retirer cette photo parce qu'elle violait leur politique en matière d'images sexuelles. Si vous pensez que c'est sexuel, peut-être que vous êtes le problème", avait alors rétorqué la comédienne, scandalisée.
Plus récemment, la très belle affiche du prochain film de Pedro Almodovar Madres paralelas se voyait supprimée d'Instagram (filiale de Facebook) parce qu'elle mettait en vedette un téton.
Les protestations se multiplient afin de lutter contre cette censure. Et d'une manière bien insolite parfois. Ainsi, des manifestantes britanniques affublés de seins gonflables géants se sont mobilisées le 1er septembre dernier face aux bureaux londoniens de Facebook pour dénoncer cette situation. Drôle et militant.
A travers ce happening pas comme les autres, les manifestantes souhaitaient notamment contester la censure de photographies mises en ligne par les survivantes du cancer du sein, et ainsi leur permettre "de publier librement des images de leur expérience, ce qui aurait déjà conduit à la suppression d'images et au blocage de comptes", comme le relate le Huffington Post. Concernant les cicatrices post-mastectomie et les tatouages médicaux à l'aréole par exemple.
Cependant, un porte-parole de Facebook affirme au média en ligne que "les images montrant des cicatrices post-mastectomie et des tatouages à l'aréole sont absolument autorisées sur Facebook et Instagram". Et le communicant de poursuivre : "De par leur conception, ces tatouages semblent souvent extrêmement réalistes, ce qui signifie que notre technologie - et même nos examinateurs de contenu - ne font pas toujours la différence".
Facebook a par ailleurs assuré avoir restauré tout le contenu supprimé relatif à de telles images. Mais le groupe des "seins gonflables" désire aussi fustiger la censure des publications ayant trait à l'allaitement. La suppression forcée de ces images en dit long sur la sexualisation du corps des femmes dans notre société. Quant à la censure sur Facebook, elle semble encore avoir de beaux jours devant elle. L'an dernier, des oignons avaient été censurés sur le réseau social car jugés "ouvertement sexuels" de par leurs généreuses rondeurs.
Vaut-il mieux en rire ou en pleurer ?