The Seed Company est un magasin canadien qui vend des graines, des bulbes, et tout l'attirail pour se créer un jardin ou un potager. Rien qui n'appelle à figurer dans les médias nationaux, a priori.
Sauf que voilà, l'établissement a justement voulu attirer un peu l'attention sur ses produits. Sur ses oignons, plus précisément, et notamment une variété nommée Walla Walla. Interlude historique : la Walla Walla aurait été trouvée en Corse, avant d'être ramenée par un soldat français dans la ville de Walla Walla, au sud de l'Etat de Washington. Sa particularité : une taille généreuse et un goût sucré qui ravit les papilles. Mais pas les modérateurs Facebook.
Pour faire sa pub, The Seed Company a décidé donc de créer un contenu sponsorisé sur Facebook. Une photo de quelques spécimens d'oignons Walla Walla dans un panier, l'un d'eux coupé en deux et disposé sur le côté, et l'annonce était soumise au réseau social... qui l'a censurée immédiatement. La raison ? L'image serait "ouvertement sexuelle". "Les annonces ne doivent pas positionner les produits ou services d'une manière sexuellement suggestive", précise le message de refus. Oui, on parle bien d'oignons.
Jackson McLean, le gérant de l'entreprise, n'a pas pu résister à l'envie de partager l'anecdote pour le moins cocasse sur la page de la boutique. Il a également émis l'idée que cette décision vienne de la silhouette "arrondie" des Walla Walla. En commentaires, certain·e·s client·e·s répliquent avec des illustrations de carottes et de citrouilles elles aussi potentiellement "suggestives". Rapidement, la publication est devenue virale (effet Streisand quand tu nous tiens).
Devant l'ampleur de la réponse, Facebook lui-même a répondu en expliquant ce qui l'avait poussé à bannir le post. "Nous utilisons une technologie automatisée pour éviter la nudité dans nos applications, mais parfois elle ne distingue pas un oignon Walla Walla d'un, eh bien, vous savez", a déclaré Meg Sinclair, responsable de la communication de Facebook Canada, à la BBC.
Pour être honnête Meg, on ne sait pas vraiment, non. Peut-être "une paire de fesses ou de seins", devine le média britannique. Toujours est-il qu'il ne fait pas bon être un légume charnu sur Internet. Ni une femme, comme le prouve, entre autres, le combat acharné d'Instagram contre les poitrines et les corps gros.
Meg Sinclair assure toutefois avoir "restauré la publicité" et que l'entreprise de Mark Zuckerberg est "désolée pour les soucis causés" à The Seed Company. D'après Food & Wine cependant, cette dernière ne semble pas traumatisée. L'incident l'a en réalité incitée à créer une rubrique "sexy onions" ("oignons sexy") sur son site, dédiée aux Walla Walla qui depuis partent comme des petits pains. "Nous en avons vendu plus ces trois derniers jours qu'au cours des cinq dernières années", se réjouit Jackson McLean. Tout est bien qui finit bien.