"Être humiliée par les médias d'État chinois est une expérience assez étrange, même selon mes critères. Mais ça passe définitivement sur mon CV". S'il y a quelque chose qui ne change pas, c'est bien l'autodérision volontiers réjouissante de Greta Thunberg. Sur Twitter, la jeune militante écologiste a taclé le China Daily, un média chinois, en l'accusant de sexisme et de "fat shaming" - autrement dit, de grossophobie.
Dans l'article incriminé du journal de propagande, on peut effectivement lire : "Bien qu'elle prétende être végétarienne, à en juger par les résultats de sa croissance, les émissions de carbone [de Greta Thunberg] ne sont en réalité pas faibles". Un bashing bien déplorable comme il faut qui interroge sans détour le régime sans viande de l'activiste - un argument facile pour mieux tacler à l'unisson son physique et sa légitimité politique.
Comme le rapporte Vice News, cela faisait déjà quelques semaines que Greta Thunberg était critiquée par certains médias chinois, notamment pour avoir condamné l'inaction du pays face à la crise climatique.
"Cela devient vraiment désespérant", "Quand ils n'ont rien de constructif à dire, les autres recourent à de petites insultes de ce genre", "Les gens détestent ceux et celles d'entre nous qui parlent et défendent ce qui est juste", "Votre CV représente déjà quelque chose dont tout le monde serait très fier", ont commenté en retour de nombreux internautes afin de soutenir la jeune femme engagée.
Des lignes médiatiques d'autant plus ahurissantes que, comme le rappelle Vice, "l'appel à l'action lancé à la Chine par Greta Thunberg n'avait rien d'extrême". Sur Twitter, la militante de Youth for Climate avait simplement épinglé le fait que les émissions annuelles produites par la Chine étaient supérieures à celles de tous les pays développés réunis en 2019. "Nous ne pouvons résoudre la crise climatique que si la Chine change radicalement de cap", avait encore prévenu Greta Thunberg.
Une publication très remarquée pour mieux tirer la sonnette d'alarme. Que la réponse à cela soit une forme de sexisme banalisé n'est malheureusement pas étonnant : ce n'est pas la première fois que haine et misogynie s'exercent à intimider cette personnalité inspirante.