C'est une réalité bouleversante que livre France 2 dans un reportage dédié aux habitant·es de Marioupol, ville du sud-est Ukraine dévastée par les bombardements de l'armée russe. D'après le maire Vadym Boychenko, 90 % de ses infrastructures ont été détruites. Au coeur de ce chaos, il y a les adultes mais aussi leurs enfants, dont le quotidien est désormais "rythmé par le bruit" assourdissant des frappes, rapporte le service public.
Macha, 12 ans et Valéria, 8 ans, sont les deux filles d'une des familles à être restées sur place. Par crainte d'être attaquée sur la route de l'exil, par attachement à leur terre, par manque d'endroits où se réfugier en dehors de la région. Pour les épargner des horreurs de la guerre, leurs parents tentent de les protéger au maximum. Et puis, il y a le temps qui fait son effet.
"Avant, j'avais peur de tout, du moindre bruit, mais petit à petit, tu t'habitues. On peut se rassurer en se disant que soit ils tirent d'ici, soit ils tirent au loin", confie Macha, qui ose s'aventurer en dehors d'un bunker improvisé dans une cave depuis deux jours seulement. "Je veux juste rentrer à la maison et aller à l'école, vivre comme avant", poursuit la fillette.
Elle vit, avec sa famille et 12 autres personnes, dans ce refuge sous-terrain. Sa grand-mère y a fait un infarctus il y a quelque temps. Elle en est décédée et ses parents ont dû l'enterrer à quelques mètres de là. "On ne pouvait pas aller plus loin, c'était trop dangereux", précise la mère aux caméras de France 2.
"Le 18 mars dernier, ils ont cherché à quitter Marioupol en plein combat. Ils ont dû reculer au bout de quelques mètres", raconte encore la chaîne. "Quand on a tourné devant le théâtre, quelque chose a explosé", se souvient-elle. Son souhait désormais, au-delà que la guerre prenne fin, que ses filles "oublient vite ce cauchemar".
En un mois, le maire de la ville assiégée par les forces de Vladimir Poutine dresse un tragique bilan de ses pertes humaines. Une "estimation préliminaire", pour l'instant pas encore vérifiée par des sources indépendantes, de 5 000 morts dont 210 enfants.