L’année 2013 sera définitivement placée sous le signe de l’égalité hommes-femmes au gouvernement. Mardi après-midi, la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud Belkacem et l’ancienne députée Danielle Bousquet présentaient ainsi le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, nouvelle instance destinée à évaluer l’action des pouvoirs publics en matière de droits des femmes mais également à aiguiller le gouvernement dans son action. Une simple commission de plus ? Non, répond avec assurance la ministre des Droits des femmes, qui affirme qu’en substituant à quatre structures préexistantes (dont l’Observatoire pour la parité) une seule et même instance, le gouvernement modernise son organisation. « Le droit des femmes est désormais une politique publique à part entière », souligne Najat Vallaud-Belkacem. Et qui est dorénavant pensée de façon transversale et collective, en veut pour preuve la tenue d’un premier Comité interministériel aux Droits des femmes le 30 novembre dernier. Parmi les missions de ce Haut conseil, qui est une « structure qui a un rôle essentiel à jouer », figure un travail tout particulier sur certains sujets prioritaires : les questions de la parité notamment, sur lesquels « nous avons beaucoup de progrès à effectuer », concède la ministre, qui rappelle que l’Assemblée nationale ne compte encore que 27% de femmes. « Nous veillerons également à faire évoluer la loi sur les élections législatives afin de forcer d’avantage les partis politiques à présenter un nombre suffisant de femmes », prévoit-elle.
Les stéréotypes de genre sont également un sujet dont se saisira le Conseil : « Si nous n’arrivons pas à réaliser l’égalité hommes-femmes malgré les multiples lois que nous avons adoptées, c’est parce que nous ne nous sommes pas assez attaqués aux mentalités », diagnostiquent Mme Vallaud-Belkacem et Danielle Bousquet, présidente de ce Haut conseil. « Nous avons en France beaucoup de lois très bien faites en matière d’égalité », confirme cette dernière, et pour autant, ces lois sont « loin d’avoir produit les effets attendus ». Pour l’ancienne députée, la priorité en matière de droits des femmes est de combattre les « inégalités d’habitudes », qui viennent d’un manque d’éducation à l’égalité entre hommes et femmes chez les plus jeunes. Autre objectif pour les membres de ce Conseil : « mener des études comparatives pour nous aider en nous inspirant d’expériences qui ont bien marché à l’étranger », comme l’explique la ministre. L’idée même du Haut conseil a été inspirée par les exemples de la Belgique, du Canada et de la Suède. Composé d’une cinquantaine de membres, élus locaux et nationaux, experts ou encore associations, le Haut conseil est organisé en cinq commissions, chacune ayant son axe de travail : violences faites aux femmes, stéréotypes et rôles sociaux, droits des femmes et enjeux internationaux, parité politique, santé des femmes, droits reproductifs et sexuels. Il va sans dire que, comme tient à le souligner la ministre des Droits des femmes, ce comité est entièrement paritaire. Un premier « défi » d’ores et déjà relevé.
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