Kalu, Kamlesh et Mamta Meena ont été retrouvées mortes dans la campagne indienne, au fond d'un puits. La cause ? Un suicide, présument les autorités. Un message, relayé par l'AFP, et émanant de l'une des défuntes, expliquerait ce geste. On peut y lire : "Nous ne voulons pas mourir, mais la mort vaut mieux que les sévices".
Kalu, 27 ans, était mère d'un petit garçon de quatre ans et d'un bébé de 27 jours. Kamlesh, 20 ans et Mamta, 22 ans, étaient quant à elles enceintes.
Les trois soeurs Meena étaient mariées à trois frères et vivaient à Dudu, sous le toit de leur belle-famille. Ecrit par la benjamine Kamlesh, le message transmis par messagerie Whatsapp pointe du doigt la maltraitance, physique et psychologique, qu'auraient subi les jeunes victimes de la part de leurs époux et de leur belle-famille. Quelques semaines avant son suicide présumé, la soeur aînée, Kalu, aurait notamment été hospitalisée après avoir été battue par son mari et sa belle-famille, relate l'AFP.
Un drame qui en dit long sur la situation des victimes de violences conjugales en Inde.
"Mes filles subissaient leur violence, puis revenaient ici. Mais, malgré la violence, elles disaient devoir rentrer vivre au domicile conjugal et retournaient alors chez leurs maris", témoigne le père des défuntes. En Inde, le divorce est toujours considéré comme "une infamie" comme le souligne l'AFP et la teneur de la dot, bien qu'étant une pratique importante, peut encore être pointée du doigt par la belle-famille.
Or, c'est la maigre dot des victimes qui aurait notamment été le motif des violences subies par les trois soeurs. Des violences physiques, et du harcèlement. "Nous leur avons déjà donné tant de choses (...)", se lamente le père des trois soeurs. "Je suis père de six filles, il y a des limites à ce que je peux faire. Je les avais dotées d'une éducation, c'était déjà difficile en soi." Les maris de ses trois filles leur avaient interdit de poursuivre leurs études et de travailler.
Finalement, époux, belle-soeur et belle-mère ont finalement été arrêtés par les autorités. On les accuse de harcèlement et de violences conjugales.
Une situation qui hélas n'a rien d'inédite. Près de 7 000 femmes au foyer auraient été tuées et 1 700 autres se sont suicidées pour des affaires de dot en 2020, selon les données du Bureau national des archives criminelles citées par l'AFP. L'enjeu de la dot peut donc donner lieu à de fortes pressions psychologiques, des situations de harcèlement, voire des suicides forcés, au sein de la société indienne. Un état des lieux alarmant.