Société
En Afghanistan, les refuges pour les femmes victimes de violences conjugales ferment
Publié le 5 janvier 2022 à 10:58
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
En Afghanistan, pays soumis au régime taliban, filles et femmes se battent pour leurs droits et libertés, largement bafoués. En 2022, ce sont notamment les victimes de violences conjugales qui se voient abandonnées.
En Afghanistan, les refuges pour les victimes de violences conjugales ferment En Afghanistan, les refuges pour les victimes de violences conjugales ferment© Abaca
La suite après la publicité

Le 26 décembre 2021, le ministère de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice annonçait de nouvelles restrictions pour les femmes en Afghanistan : celles-ci ne pourront plus voyager seules sur plus de 72 kilomètres, et devront être surveillées par un homme (leur père, leur frère). Une mesure répressive de plus dans un pays soumis au régime taliban.

Un état des lieux alarmant sur lequel insiste notamment l'ONU. "Ce qui se passe actuellement en Afghanistan est une 'urgence de genre'. Il faut s'assurer que tout dialogue avec les talibans se fasse à condition que les femmes et les filles soient à l'épicentre de ces conversations, pour s'assurer que leurs droits sont préservés", alertait en août dernier déjà Mohammad Naciri, directeur régional de l'entité des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes pour les régions Arabie et Asie Pacifique.

Et aujourd'hui, ce sont les femmes victimes de violences conjugales qui sont au coeur des préoccupations.

"J'ai essayé de me suicider"

Pourquoi ? Car, comme le rapporte Franceinfo, la majorité des refuges - l'on en dénombre une vingtaine - accueillant les femmes victimes de violences conjugales en Afghanistan ont été contraints de fermer leurs portes en ce début d'année 2022. De quoi susciter le désespoir de bien des directrices de centre. L'une d'entre elles, Mahbouba Seraj, s'exprime au site d'informations, et ne cache pas son désarroi.

"La violence domestique est toujours présente dans les maisons et les familles dans les villages. La seule chose qui a changé avec le retour du régime taliban, c'est que ces femmes savent qu'à la seconde où elles quitteront leur maison, elles seront arrêtées et envoyées en prison", déplore-t-elle ainsi à Franceinfo. Effectivement, le fait de sortir seule est également jugé contraire à la loi islamique imposée par les talibans.

"J'ai essayé de me suicider. J'ai bu de l'acide sulfurique. J'ai même été hospitalisée pendant un mois et demi", témoigne encore à Franceinfo Fatema, victime de viol et de violences physiques, qui avait trouvé refuge auprès de la structure de Mahbouba Seraj. Aujourd'hui, de très nombreuses femmes, à l'unisson, craignent pour leur vie.

Selon les chiffres de l'ONU rapportés par le média, 87% des Afghanes auraient subi des violences physiques, sexuelles, psychologiques. Une situation qui ne s'arrange pas sous le régime taliban. En août dernier, l'ancienne juge afghane Najla Ayoubi déclarait à Sky News : "Les talibans forcent les gens à leur faire à manger. Une femme a été immolée parce qu'elle était accusée de mauvaise cuisine. Il y a tellement de jeunes femmes, au cours des dernières semaines, qui ont été expédiées dans des pays voisins dans des cercueils afin d'être utilisées comme esclaves sexuelles".

Mots clés
Société News essentielles Violences conjugales Afghanistan Monde droits des femmes
Sur le même thème
“C'est à cause de ça qu'il y a des femmes qui meurent”, cette vidéo virale montre l’inaction de la police face aux violences conjugales play_circle
Violences conjugales
“C'est à cause de ça qu'il y a des femmes qui meurent”, cette vidéo virale montre l’inaction de la police face aux violences conjugales
3 janvier 2025
"Il a quand même mis deux coups de pied dans la tête de sa femme" : quand un entraîneur prend la défense d'un rugbyman condamné pour violences conjugales et fait polémique play_circle
Société
"Il a quand même mis deux coups de pied dans la tête de sa femme" : quand un entraîneur prend la défense d'un rugbyman condamné pour violences conjugales et fait polémique
4 février 2025
Les articles similaires
"Le matin j'aime bien une bonne petite pipe" : cette vidéo choquante où Stéphane Plaza, jugé pour violences conjugales, étalait ses attentes sexuelles envers les femmes play_circle
Société
"Le matin j'aime bien une bonne petite pipe" : cette vidéo choquante où Stéphane Plaza, jugé pour violences conjugales, étalait ses attentes sexuelles envers les femmes
27 janvier 2025
"Désolée, j'ai cru que vous étiez ma femme" : cette homme fait semblant de dormir dans l'avion et en profite pour tripoter sa voisine play_circle
Société
"Désolée, j'ai cru que vous étiez ma femme" : cette homme fait semblant de dormir dans l'avion et en profite pour tripoter sa voisine
10 janvier 2025
Eric Naulleau fier d'avoir rencontré sa femme mineure, cette ancienne séquence télé qui choque play_circle
Société
Eric Naulleau fier d'avoir rencontré sa femme mineure, cette ancienne séquence télé qui choque
21 novembre 2024
Dernières actualités
"Un verre de whisky à 14h c'est OK" : Camille Lellouche brise le tabou de l'alcoolisme au féminin, mais ça dérange beaucoup les internautes play_circle
témoignage
"Un verre de whisky à 14h c'est OK" : Camille Lellouche brise le tabou de l'alcoolisme au féminin, mais ça dérange beaucoup les internautes
21 février 2025
“T’as le même regard qu’une meuf qui suce”, Franck Gastambide accusé par 6 femmes de violences sexuelles, physiques et psychologiques play_circle
scandale
“T’as le même regard qu’une meuf qui suce”, Franck Gastambide accusé par 6 femmes de violences sexuelles, physiques et psychologiques
21 février 2025
Dernières news