C'est une nouvelle affaire glaçante qui est survenue en Inde. D'après les déclarations de responsables de la police tenues ce 4 mai, un commissaire de police a été arrêté pour le viol présumé d'une adolescente de 13 ans. Celle-ci, membre de la caste des Intouchables, constamment violentée et stigmatisée dans le pays, était venue porter plainte pour le viol collectif qu'elle aurait subi.
Selon son père, cité par la presse locale, la jeune fille avait été violée par quatre hommes pendant plusieurs jours. Elle avait finalement décidé de contacter les autorités, explique l'ONG dédiée à la protection de l'enfance Childline. Elle ne se doutait certainement pas qu'un autre bourreau se trouverait au milieu des autorités censées la prendre en charge.
D'après les forces de l'ordre de l'Etat d'Uttar Pradesh, 29 fonctionnaires présents au moment des faits ont été suspendus de leurs fonctions, et quatre personnes, dont la tante de la victime présumée, ont été arrêtées.
Sur les réseaux sociaux, les défenseur·euses des droits des femmes et des membres de la classe politique indienne s'insurgent. "Si les commissariats de police ne sont pas sûrs pour les femmes, alors où iront-elles se plaindre ?", dénonce par exemple Priyanka Gandhi Vadra, éminente membre du Congrès, parti d'opposition. Et d'ajouter : "Le gouvernement de l'UP a-t-il sérieusement pensé à augmenter le déploiement de femmes dans les commissariats, afin de les rendre sûrs pour les femmes ?".
En Inde, le bilan en matière de violences sexuelles est terrifiant. Si les lois et les peines visant leurs auteurs se sont durcies depuis le viol collectif d'une jeune Indienne dans un bus de Delhi en 2012, les chiffres restent effroyablement élevés. En 2020, plus de 28 000 viols avaient été déclarés. Mais pour combien passés sous silence ?
L'AFP note par ailleurs que "la police indienne est régulièrement accusée de ne pas en faire assez pour prévenir les crimes violents et de ne pas porter les affaires d'agressions sexuelles devant les tribunaux." Pour mettre un terme à cette impunité, Priyanka Gandhi Vadra appelle à des décisions concrètes et immédiates. "Pour prévenir de tels incidents, des mesures sérieuses doivent être prises pour la sécurité des femmes et une loi et un ordre favorables aux femmes."