C'est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu'un parti post-fasciste remporte les élections législatives en Italie. A sa tête, la leader d'extrême droite Giorgia Meloni, qui a formé une coalition avec le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi et la Ligue du populiste Matteo Salvini.
Une alliance des droites qualifiée de "machine de guerre" par Marc Lazar, professeur émérite à Sciences Po et président de la School of Governement à l'Université LUISS de Rome, qui a raflé plus de 44 % des suffrages (26 % pour Fratelli d'Italia, le parti de Meloni), "une majorité claire et nette, tant à la Chambre des députés qu'au Sénat", note Le Monde.
Dans les colonnes du HuffPost, le spécialiste de l'Italie post-1945 évoque les conséquences de l'accession au pouvoir de politiques accordées autour de valeurs ultra-conservatrices, notamment sur des sujets comme l'immigration ou le droit à l'avortement.
D'abord, il pourrait y avoir un changement crucial dans l'organisation du pouvoir italien. "On irait vers une transformation des institutions avec une élection au suffrage universel du président de la république, et non plus une élection indirecte. Cela pourrait se faire automatiquement si la coalition récolte les 2/3 des députés et des sénateurs. Sinon, il faudra un référendum", estime Marc Lazar, qui affirme que le challenge résidera également dans le fait de parvenir à gouverner à trois.
Autre sujet particulièrement préoccupant : la vision de Giorgia Meloni sur les droits des femmes. Par exemple, celle-ci prône la "culture de la vie contre la culture de la mort", concernant l'IVG, et si elle ne se dit pas ouverte à changer la loi sur l'avortement, prône le "droit au non-avortement". Elle a été "la première signataire d'un texte déposé par son parti à la municipalité de Rome en 2019, pour demander que dans les cimetières de la capitale soient enterrés les foetus, sans l'accord de la mère, et avec le nom de la femme sur la tombe", rappelle le professeur.
"Giorga Meloni défend une vision très conservatrice, avec pour valeurs centrales 'Dieu, la famille et la patrie'", souligne de son côté Alban Mikoczy, correspondant de France Télévisions à Rome, qui décrit l'élue auprès de Franceinfo.
Au sein de son programme se trouve également la lutte contre "l'islamisation" et l'immigration illégale, une prise de position eurosceptique, l'opposition au mariage et à l'adoption pour les couples LGBT. En 2019, elle résumait : "Je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne". Et visiblement, fan de Benito Mussolini dont elle note "les erreurs", affirmant qu'il a "beaucoup accompli". A 15 ans, elle rejoignait d'ailleurs le Mouvement social italien, fondé par des partisans du dictateur allié des Nazis. Terrifiante, et désormais au pouvoir.