Présidente du Parti des conservateurs et réformistes européens, mais également fondatrice du parti national-conservateur Frères d'Italie, l'ancienne ministre pour la Jeunesse Giorgia Meloni, 45 ans, est l'une des figures emblématiques de l'ultra-conservatisme italien. La leader d'extrême droite, pressentie pour devenir la nouvelle Première ministre du pays, a suscité l'indignation auprès de l'opinion publique et des médias.
La raison ? Giorgia Meloni a relayé sur son propre compte Twitter la vidéo d'une femme ukrainienne de 55 ans, violée par un homme demandeur d'asile, dans la ville de Plaisance. Une vidéo particulièrement éprouvante postée par un média local auparavant, et que Giorgia Meloni a partagée avec ce message : "On ne peut pas rester silencieux face à ce viol d'une femme ukrainienne, en plein jour, à Piacenza, par un demandeur d'asile".
Et la politicienne d'en profiter pour détailler son plan : "Rétablir la sécurité dans nos villes". Une publication qui a suscité l'indignation.
Ses opposants politiques et les internautes ont dénoncé sur les réseaux sociaux l'instrumentalisation d'une vidéo choquante à des fins purement politiques. Le fait, également, de jouer sur des émotions primaires : la peur, l'insécurité, le dégoût face à la violence. Une "campagne électorale douteuse" pour le Guardian, qui rappelle que Giorgia Meloni pourrait très bien devenir la prochaine cheffe du gouvernement italien, dans le cadre d'élections nationales qui prendront place en septembre prochain.
"Il est indécent d'utiliser des images d'un viol. Encore plus indécent de le faire à des fins électorales", a fustigé Enrico Letta, chef du Parti démocrate (PD) de centre-gauche, alors que Carlo Calenda, politicien centriste, a qualifié cela de "voyeurisme". Comme le rapporte encore le journal britannique, l'agresseur a été arrêté par la police italienne. Une enquête est actuellement en cours.