Moins mis en lumière que les Jeux Olympiques, les Jeux Paralympiques de Tokyo regorgent pourtant de performances sportives impressionnantes, d'exploits physiques, de records du monde et de parcours intimes des plus inspirants. C'est ce que démontrent d'ailleurs les récits de ces sept championnes excellant chacune dans leur domaine, du sprint au badminton en passant par le judo. Des noms à retenir et suivre pour ces Jeux qui débutent dès ce 24 août 2021.
Athlète cubaine professionnelle et première femme malvoyante à courir 100 mètres en moins de 12 secondes, Omara Durand est réputée pour ses performances dans le domaine du 100, mais aussi du 200 et 400 mètres. A 29 ans, la sprinteuse traîne derrière elle bien des exploits sportifs. Notamment, les records du monde enregistrés dans ces trois épreuves phares au sein des Jeux Paralympiques, excusez du peu. Avec ses temps jamais dépassés, Omara Durand marquait l'Histoire des "JP" en 2016 et n'a depuis cessé d'impressionner son audience.
Son autre point fort ? La confiance en soi. "Le sport peut vous aider à lâcher prise sur des choses qui vous hantent la plupart du temps. J'étais moi-même très timide, gênée étant jeune, et même si je ne peux pas dire que je suis extravertie maintenant, je me suis beaucoup améliorée grâce au sport. Je suis heureuse et si c'était à refaire, je ne serais plus dérangée par mon handicap", a-t-elle ainsi déclaré au journal national, le Havana Times.
Marie-Amélie Le Fur est un grand nom des compétitions handisports. Bien des années après un dramatique accident de scooter (qui aboutit à une amputation sous le genou gauche), la Française a su revêtir bien des médailles : deux médailles d'argent, douze médailles mondiales, deux médailles d'or... Que l'athlète se rende à Londres ou à Rio, la victoire est toujours au bout du chemin. Présidente du Comité paralympique et sportif français, la trentenaire native de Vendôme (dans le Loir-et-Cher) représente beaucoup pour les Jeux Paralympiques.
"Le sport m'a permis d'affronter le regard des autres. Cette amputation m'a aussi façonnée. Pour moi, ce n'est pas quelque chose en moins. C'est même mon petit plus, qui me permet aujourd'hui de rayonner et d'être heureuse. Le sport m'a offert des multitudes d'opportunités de vies. J'ai un travail passionnant en Equipe de France et au Comité. Sans le handicap, toutes ces portes ne se seraient pas ouvertes", explique-t-elle à Eurosport.
Lucy Ogechukwu Ejike de son nom complet est depuis vingt ans une habituée des Jeux Paralympiques dans son domaine de spécialisation : l'haltérophile. La sportive nigériane en fauteuil roulant y excelle : trois médailles d'or et deux médailles d'argent sont déjà venues sacrer ses aptitudes physiques exceptionnelles. Lucy Ejike peut soulever jusqu'à 142 kg, un véritable record du monde au sein de cette compétition.
Tant et si bien que pour le média spécialisé Sport News Africa, l'haltérophile de 43 ans et championne paralympique est non seulement l'une des références mondiales du Powerlifting (pratique sportive consistant à soulever le plus de poids possible) mais plus encore "une légende" en son domaine. C'est dire l'étendue de sa force athlétique.
Nageuse paralympique britannique atteinte d'une malformation des pieds (le pied bot varus équin), Alice Tai a déjà ramené à la Grande-Bretagne, qu'elle représente au gré des compétitions, sont lot de médailles d'or.
Lors d'événements comme les championnats du monde de paranatation, elle a pu démontrer l'étendue de ses compétences dans le domaine du 50, 100 et 400 mètres nage libre, mais aussi du 100 mètres dos comme du 100 mètres papillon, sans oublier le relais. C'est dire si ce domaine sportif n'a plus aucun secret pour elle.
Et c'est encore cette polyvalence sportive qui fait toute sa force au sein des bassins. Tel que le détaille O Magazine, la Britannique est ainsi autant capable de décrocher un record du monde lors d'une épreuve de 100 mètres dos que d'exceller dans celle du 100 mètres nage libre face à ses rivales. Pour la revue, la championne est une "star" à la "nage impressionnante" qui ne craint aucun challenge. Et surtout pas dans le domaine olympique.
Cette judokate malvoyante née à Montreuil est une championne de judo handisport, et la porte-drapeau de la France cette année. Cela fait presque vingt ans qu'elle a fait de ce sport exigeant son métier. Médailles d'argent et de bronze, mais aussi d'or, remportée aux Jeux paralympiques d'été de 2016 dans la catégorie des moins de 52 kg, ponctuent sa carrière olympique. Au fil des compétitions, Sandrine Martinet a érigé la persévérance en maître-mot.
"Il est important que notre expérience, notre vécu, on puisse le mettre vraiment au service de tous les membres de l'équipe, notamment les plus jeunes pour qui ce sont les premiers Jeux. On va avoir cette double casquette à la fois de montrer l'exemple et d'être là à leur service pour pouvoir leur apporter ce petit plus, et que du coup, chacun athlète, au moment de rentrer en compétition, se sente en confiance, et sente toute l'équipe et toute la nation derrière lui", s'est exprimé Sandrine Martinet au micro de France Bleu. Un discours fédérateur.
Handicapée au niveau de sa jambe gauche suite à un accident de moto, cette sportive indonésienne de 28 ans excelle dans le badminton, son domaine olympique. Joueuse de l'année de para-badminton en 2019 (un titre délivré par la Fédération mondiale de badminton), la championne pourrait bien ramener la première médaille d'or dans ce domaine à son pays natal, et ce alors le badminton est enfin représenté dans les Jeux Paralympiques, ce qui n'était pas le cas jusqu'ici.
"Mon plus grand rêve aujourd'hui est de gagner une médaille d'or paralympique. Ma plus profonde gratitude va à ma famille et mes amis, mes entraîneurs et le gouvernement indonésien qui ont ouvert la voie à la réalisation de mon rêve", a-t-elle déclaré en conférence, comme le relève le média sportif Inside the Games. En route pour l'Histoire ?
Australienne d'origine canadienne (elle est née à Toronto), cette ancienne nageuse olympique, aujourd'hui athlète professionnelle en cyclisme sur route, souffre de sclérose en plaques et participe aux Jeux Paralympiques depuis huit ans déjà. Soit dit en passant, elle porte sur elle une certaine singularité par rapport à ses consoeurs : elle est sexagénaire. Ce qui rend ses exploits sportifs d'autant plus remarqués au sein des compétitions sportives.
Comme s'en réjouit d'avance le South China Morning Post, "Cooke cherchera à prouver que l'âge n'est qu'un chiffre à Tokyo". En parallèle de ses exploits (Cooke excelle également dans le domaine de l'aviron), Carol Cooke s'efforce de sensibiliser l'opinion au sujet de la sclérose en plaque, dans les médias et associations. Une démarche des plus salutaires.