Quinn : retenez bien ce nom, car il est déjà historique. Milieu de terrain au sein de l'équipe nationale canadienne et féminine de football, l'athlète est la première personne transgenre et non-binaire à concourir aux Jeux Olympiques. Avant les J.O de Tokyo, Quinn avait déjà remporté une médaille de bronze avec l'équipe nationale canadienne il y a cinq ans de cela. Aujourd'hui, c'est carrément la médaille d'or qui est visée par le Canada.
On se souvient non sans émotion de son coming out, partagé aux médias l'an dernier. "Faire son coming out est difficile. Comme j'ai vécu en tant que personne ouvertement transgenre avec les personnes que j'aime le plus pendant de nombreuses années, je me suis toujours demandé·e quand je pourrais enfin faire mon coming out publiquement", avait alors écrit l'athlète de 26 ans sur ses réseaux sociaux, à tâtons.
"Suivez et écoutez d'autres voix trans, et privilégiez l'utilisation de pronoms neutres avec vos ami·e·s.", recommandait encore la voix médaillée à l'adresse de ses followers. L'athlète revendique aujourd'hui le nom de Quinn, sans prénom, s'émancipant des diktats de genre en affirmant sa non-binarité.
"J'aimerais être visible pour les jeunes transgenres ou les personnes qui remettent en question leur genre, ceux et celles qui explorent leur genre", déclarait encore Quinn, comme le rapporte le Guardian. Ces Jeux Olympiques de Tokyo assurent-ils justement cette visibilité tant désirée et si nécessaire ? On aime à le penser. Par-delà la figure du football, l'haltérophile transgenre Laurel Hubbard, athlète Néo-Zélandaise, et Alana Smith, athlète non-binaire excellant dans le domaine du skate, participent également à ces compétitions.
Comment un vent de changement, timide mais présent, dans le cadre d'événements sportifs aussi considérables que les J.O, au retentissement médiatique et symbolique puissant. "Je suis optimiste concernant le changement de législature, le changement des règles et des mentalités. Je suis fier·e de voir inscrit 'Quinn' sur la programmation des Jeux et sur mon accréditation", a affirmé Quinn, comme le rapporte encore le journal britannique. Signe qu'au sein de ce système, une meilleure considération des personnes transgenres, mais aussi des personnes non-binaires, semble se mettre en marche.
Un optimisme triomphant. "Je n'ai pas la possibilité de me taire, car le moment est plus que jamais venu de prendre la parole", assurait l'an dernier le triathlète transgenre Chris Mosier dans les pages du New York Times. La nouvelle icône du football canadien semble partager ce mantra. "Que sa future médaille soit d'or ou d'argent, l'athlète deviendra la première personne transgenre non-binaire médaillée de l'histoire des Jeux. Un fait inédit, alors qu'il y a seulement dix-sept ans le Comité international olympique interdisait encore la participation des transgenres", se réjouit de son côté le magazine sportif So Foot. Une page se tourne.