A-t-on vraiment besoin d'un documentaire sur le procès Johnny Depp-Amber Heard ?

Celles et ceux qui n'ont pas entendu parler du procès en diffamation de Johnny Depp contre Amber Heard - ni des retombées ultra-sexistes qui s'en sont suivies - vivaient probablement dans une grotte au mois de juin et juillet derniers. Entre les révélations hallucinantes, les histoires de défécation dans les lits et l'écriture avec du sang sur les murs se sont glissées de très sérieuses allégations de violences sexuelles et physiques.

Après 7 semaines d'audience, le verdict (controversé) a été rendu : Amber Heard a été reconnue coupable de diffamation et condamnée à une amende de 10 millions de dollars, Johnny Depp a été coupable de diffamation et condamné à une amende de 2 millions de dollars. Sur les réseaux sociaux, chacun·e a pris parti, mais c'est bien Amber Heard qui a été la plus grosse cible de harcèlement de la part du clan #JusticeForJohnny.

Alors que l'affaire commence (enfin) à ne plus monopoliser l'espace dans les médias, Discovery+ semble avoir décidé qu'il serait judicieux d'en faire un documentaire. Qu'a-t-on fait pour mériter ça ?

La plateforme américaine n'a pas perdu de temps. Le 19 septembre prochain, les abonné·es pourront découvrir Johnny Vs. Amber : The US Trial, une mini-série présentée comme la suite de Johnny Vs. Amber, qui relatait déjà le procès intenté par Depp au Royaume-Uni contre The Sun pour l'avoir traité de "batteur de femmes" (Depp avait été reconnu coupable de violences "terrifiantes" sur son ex-épouse).

Le deuxième chapitre est décrit comme un "compte-rendu médico-légal des preuves-clés et des tournants de l'affaire des deux côtés", et révèlera "dans des détails graphiques les luttes à l'intérieur du mariage dysfonctionnel et turbulent d'une star."

Discovery+ a également désigné Amber Heard comme "la femme que le monde a choisi de détester, mais qui a continué à se battre." A peine opportuniste.

Le communiqué de presse décrit plus encore la façon dont chaque épisode sera consacré à chaque partie de l'affaire. En premier "l'enfance abusive et la dépendance aux drogues" de Johnny Depp, en deuxième "la description détaillée de l'agression sexuelle présumée racontée à la caméra pour la première fois" par l'actrice et en troisième comment "les défenseurs de Depp l'ont impitoyablement attaquée via les médias sociaux."

Des thématiques qui auraient peut-être besoin d'être détaillées de la sorte si elles n'avaient pas déjà été abordées en long en large et en travers par les premier·es concerné·es, la presse et tout un chacun sur Twitter et TikTok. Qui a dit "huile sur le feu" ?