Projeté en 2020 au festival international du film de Berlin, le film Kokon a fait son chemin jusqu'à nos salles obscures où il sera projeté dès le 5 avril. Récit d'une émancipation féminine par la découverte de l'autre et de soi, Kokon devrait transcender les barrières de l'âge pour toucher en plein coeur.
Berlin, 2018. C'est l'été et le soleil tape sur le quartier populaire de Kreuzberg où sont rassemblés des jeunes de tous âges. Parmi eux, Nora (Lena Urzendowsky) passe le temps comme elle peut.
En l'espace d'un été, Nora va découvrir par tâtonnements le monde qui l'entoure, les autres âmes qui y vivent et leurs manières parfois incongrues de se sentir en vie, mais aussi faire l'expérience de sa propre existence. Sa rencontre avec la jeune Romy (Jella Haase) va lui apprendre que les changements du corps et du coeur sont l'apanage de l'adolescence...
"C'est une histoire de libération", déclare la réalisatrice Leonie Krippendorff à propos de son dernier film. Une idée qui lui trottait dans la tête depuis longtemps. Car c'est un peu d'elle- même qu'a injecté la cinéaste dans Nora, le personnage principal de Kokon.
"Deux générations après moi, Nora se préoccupe toujours des mêmes sujets : Qui suis-je, quel est ce monde, comment est-ce que je veux m'y positionner et qui est-ce que je veux aimer ?"
Dans ses errances, Nora passe d'un groupe à l'autre, devient la témoin privilégiée d'une jeunesse en quête d'amusement, de sensations, de vie.
"Sa génération est la première à avoir grandi avec une évidence numérique qui ne peut plus être apprise à l'âge adulte. Le corps changeant de Nora est inévitablement comparé à la perfection artificielle que les réseaux sociaux véhiculent sur le fait d'être une femme. [...] Mais Nora ne ressent pas le besoin de se conformer à cette image de la femme".
Nora parvient en effet à saisir la mesure de son existence par la naissance de son désir et la rencontre d'un amour véritable. Abandonnant l'idée de plaire aux autres pour accepter de plaire à l'autre seulement, mais aussi et avant tout à elle-même, Nora va accéder à un autre pan de la vie.
Aux côtés de Romy, les quartiers populaires de Kreuzberg deviennent un véritable royaume, les friches des forêts à perte de vue, et les réseaux sociaux des préoccupations très lointaines.
Habité d'un esprit féministe et moderne, Kokon rappelle par son émotion et la tendresse de ses personnages les oeuvres de la Française Céline Sciamma (Naissance des pieuvres, Tomboy, Portrait de la jeune fille en feu).
Nul doute que la métamorphose de cette enfant en femme libre ne manquera pas de séduire autant que de toucher.
Kokon
Sortie le 5 avril
Un film de Leonie Krippendorff
Avec Lena Urzendowsky, Lena Klenke...