Connaissez-vous Roosh V ? Sous ce pseudonyme se cache Daryush Valizadeh, un blogueur américain qui se présente comme leader du mouvement "néo-masculiniste" et qui s'est rendu célèbre en faisant l'apologie du sexisme en ligne.
Roosh V vient d'annoncer qu'il était contraint d'annuler la tenue d'une série de rassemblements prévus ces jours-ci dans 43 pays et interdits aux femmes, aux homosexuels et aux transgenres. Motif invoqué : il ne pourrait plus "garantir la sécurité ou la protection de la vie privée des hommes souhaitant y assister".
La secrétaire d'Etat aux Droits des femmes a immédiatement réagi à ette annonce sur Twitter en précisant que le ministère de l'Intérieur et les villes de Paris et de Nantes étaient mobilisés pour empêcher ces manifestations.
Au Canada, plusieurs maires ont signalé que les rassemblements de Roosh V n'étaient pas les bienvenus, tandis que la ville de Bruxelles a fait savoir que la manifestation n'était pas autorisée car aucune demande officielle n'avait été faite.
En Angleterre près de 80 000 personnes avaient par ailleurs signé une pétition demandant que le groupe de Roosh V, qui se fait appeler "Return of the Kings", ("Le retour des rois" en français, ndr) soit banni d'Angleterre, tandis qu'en France, en Belgique et en Suisse une initiative avait été également lancée en ligne pour interdire les rassemblements prévus.
Non content de tenir un site ouvertement raciste et misogyne, qui prône la domination de l'homme hétérosexuel blanc, Roosh V s'est également illustré pour avoir publié sur le web de nombreux ouvrages controversés, dans lesquels il raconte sans détour ses expériences sexuelles dans plusieurs pays.
Roosh V considère que les principales qualités attribuées aux femmes sont associées à leur beauté et à leur fertilité. Mais son plus célèbre fait d'armes remonte à février 2015, lorsque le douteux coach en séduction a mis en ligne un article intitulé "How To Stop Rape" (Comment stopper le viol) où il défendait la légalisation des agressions sexuelles contre les femmes. Après avoir assimilé le viol au vol, Roosh V affirmait qu'il était impératif de rendre légal le viol si celui-ci se passe à l'abri des regards, c'est-à-dire hors de l'espace public.
Depuis, Roosh V a tenté d'éteindre cette polémique en prétendant que cet article était en fait un texte satirique et que les médias en avaient déformé le sens. Il a même eu le toupet de lancer un mot-dièse sur Twitter pour inviter les femmes "dégoûtées par les mensonges des médias" à lui témoigner leur soutien. Un mouvement qui n'a guère été suivi.