Certes, comme condiment, on a connu plus arrangeant. Mais pour ce qui est du goût comme de ses vertus, l’ail est – disons-le – l’une des plus belles choses qui puissent arriver à un plat et à celui censé le déguster. Alors, ne nous attardons pas outre mesure sur son aspect, il est vrai, très prégnant en bouche (compter tout de même douze à vingt-quatre heures pour que ses effets dits secondaires se dissipent, Ndr). Réjouissons-nous plutôt de ses mille et une qualités. Enfin, mille et une, au moins une dizaine, ce sera amplement suffisant. Dont acte…
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1- Non, l’ail n’est pas si désagréable à éplucher. Suffit juste de tremper les gousses dans une bassine d’eau, cela empêchera – ô miracle – que cet effeuillage n’en mette partout et que vous ramassiez à grand peine les pelures disséminées ici et là.
2- Camarades adolescents, cette information risque bien de vous changer la vie, du moins rendre votre âpre existence un peu moins amère. Un vilain bouton d’acné apparaît pile au milieu de votre nez, pas de panique, allez chiper une gousse d’ail dans la cuisine (attention, ce genre d’aliments ne se trouve pas au frigo, Ndr), saisissez-vous avec fermeté d’un couteau tranchant, coupez une gousse d’ail en deux et enfin, frotter avec cette mollesse qui vous sied si bien la vilaine pustule. Une pratique certes malodorante mais très efficace pour réduire l’infection.
3- Mesdames, vous avez donné le jour à un superbe bambin. Il est magnifique et pour cause, il vous a pompé une bonne partie de votre énergie. Résultat classique et des plus désagréables, vous perdez vos cheveux plus qu’à l’accoutumé. Là encore, il n’est nul besoin de se tourmenter, envoyez juste balader votre conjoint qui peste parce que la douche est bouchée, l’ail s’occupe du reste. Pelez et hachez 5 belles gousses, puis mélangez-les avec 50 ml d’huile d’olive. Enfin, et c’est là le moment le plus délicat, poireauter deux jours avant d’utiliser cette substance fait main en masque imparable pour vos pauvres cheveux.
4- Ah, les risques cardiovasculaires, rien que de prononcer ces quelques mots, le sang se fige immédiatement. Habile transition pour évoquer, ici, une autre vertu thérapeutique de notre cher bulbe. A l’instar de l’aspirine, l'ail empêche la coagulation du sang. Résultat, une meilleure fluidité, ce qui prémunit notre système contre les risques cardiovasculaires, mais participe aussi à diminuer la tension artérielle et le taux de cholestérol. Si c’est pas beau…
5- Bien moins graves mais tout aussi embêtants, les angines et autres picotements de la gorge. Encore une fois, notre super-héros s’impose comme un farouche adversaire des vilaines maladies. En cas donc d’irritation de votre gosier, la posologie est la suivante : gousses d'ails crus broyés dans une purée ou dans une salade, midi et soir et ce, pendant 2 jours maximum. Un peu raide certes, mais efficace.
6- Six, on aura donc attendu jusque-là pour régler une bonne fois pour toutes ce léger problème d’effluve pestilentielle (être un brin sadique, on aime ça, que voulez-vous…). Une nouvelle fois, aucune raison de s’affoler, à chaque problème, sa solution. Et pour ce qui est des soucis d’haleine, les remèdes sont nombreux et se nomment : grain de café et clou de girofle à croquer, brins de persil voire de menthe à mâcher ou alors… absence de tout contact humain le temps de l’incubation. Radical une nouvelle fois, mais implacable.
7- Six mois pour le blanc, deux fois plus pour le rose, l’ail est du genre endurant. Évidemment, pour les plus étourdis, nous parlons ici de l’ail préalablement séché, le frais – éminemment plus goûtu – ne se conserve que quelques jours au réfrigérateur… Difficile dans ces conditions d’en gaspiller. Tout juste faut-il être un minimum précautionneux concernant le garde-manger. Sur ce point, rien que du classique : un endroit sombre et sec à température ambiante.
8- Si 4% de la population américaine ingèrent des extraits d’ail pour des raisons médicales, ils sont plus du double en Australie, 10 % pour être précis. Connaître de tels chiffres ne sert à rien, c’est un fait. Mais les placer au moment opportun dans une conversation portant sur les odieuses méthodes des lobbies pharmaceutiques épatera immanquablement l’assistance et lui fera oublier, si nécessaire, votre haleine inconvenante.
9- Arleux, charmante bourgade de plus de 3 000 âmes et située dans la si chaleureuse région du Nord-Pas-de-Calais, est « the place to be » pour tous les adulateurs de l’ail. Ne rigolez pas, ils sont nombreux et, contrairement à ce que dit la légende, ne passent pas leur temps à chasser d’improbables mort-vivants suceurs de sang. Alors, pour ceux qui seraient tentés de rejoindre cette bande de joyeux lurons, prenez date : la foire à l’ail fumé, le grand raôut de la bulbe qui pique, se tient là-bas chaque premier week-end de septembre.
10- Comment conclure une telle aventure, si ce n’est par une anecdote historique. Sachez dès lors que sous le règne du roi égyptien Toutankhamon, 7 kg d’ail permettait d’acheter un esclave. Ce qui, reconnaissons-le, est plutôt commerçant…